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Le Sahel N° du 10/3/2016

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Interview : M. Boubé Ibrahim, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)
Publié le vendredi 4 mars 2016   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR (Photo d`archive)
M. Boubé Ibrahim,président de la CENI Niger


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Monsieur le président, le processus électoral conduit par la CENI vient de boucler la phase décisive qui est la proclamation des résultats globaux provisoires de la présidentielle 1er tour et des législatives. Comment qualifierez-vous l’atmosphère générale qui a prévalu tout au long du processus électoral ?
Installée en août 2016, la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, a travaillé six mois durant dans une atmosphère de calme et de sérénité. Nous nous sommes attelés à exécuter le chronogramme que nous avons élaboré de manière consensuelle et, avec les moyens mis à notre disposition. Mais comme vous le savez, les élections sont des moments d’extrême tension qui cristallisent l’attention de la population sur l’organe chargé d’organiser les élections.

‘’Ma satisfaction sera totale si, à la fin de tout le processus, le Niger sort grandi d’avoir réussi à organiser des élections transparentes, crédibles et dont les résultats sont acceptés par tous’’

Monsieur le président, la CENI a été critiquée, notamment par certains acteurs politiques, pour avoir pris l’arrêté autorisant le vote par témoignage. Pouvez-vous nous expliquer ici quelle était votre motivation dans la prise de cette décision controversée?
Le souci qui a animé la CENI est de permettre à tous les citoyens, notamment ceux qui sont inscrits par témoignage, la possibilité d’exercer leur droit de vote. Il faut retenir que ces électeurs ont, non seulement été recensés par témoignage, mais aussi la plénière de la CENI avait autorisé le retrait des cartes d’électeurs par le même procédé.

C’est pourquoi, usant de ses prérogatives, les membres de la CENI se sont réunis en plénière et ont adopté, à la majorité des membres votants, les modalités du vote par témoignage. Et un Arrêté a sanctionné cette décision et en a précisé les modalités. Comme vous le savez, suite au recours exercé par certains partis politiques, la Cour Constitutionnelle a clairement indiqué que la CENI n’a pas violé la loi.

Monsieur le président, le scrutin, qui était prévu pour se dérouler au cours de la seule journée du 21 février 2016, s’est finalement déroulé en deux jours. Qu’est-ce qui explique cet état de fait ?
En effet, un dysfonctionnement au niveau de la logistique n’a pas permis à certains bureaux de vote de disposer de matériels et documents électoraux à temps. Mais nous avons vite réagi pour solutionner le problème. Aussi, pour permettre à tous les électeurs inscrits de pouvoir voter, la CENI a pris des arrêtés pour permettre non seulement aux bureaux de vote qui ont ouvert en retard de rester ouvert autant d’heures que de retard accusé, mais aussi, pour ceux qui n’ont pas ouvert du tout d’ouvrir le lendemain 22 février 2016 de 8 heures à 19 heures.

On parle également de quelques disparités dans les dates de la tenue des opérations de vote chez les Forces de Défense et de Sécurité. Pouvez-vous nous édifier par rapport au fondement juridique du vote des FDS ?
Les Forces de Défense et de Sécurité n’ont pas voté la veille. Elles ont voté en même temps que les civils. Je dois cependant avouer un cas isolé à Maradi où la Commission communale, sans doute mal informée, a organisé le vote des militaires la veille au niveau de deux bureaux. Les bureaux de vote N°21 et 22 au quartier Ali Dan Sofo.

Lorsque nous avons été informés, nous avons immédiatement ordonné la mise sous scellés des urnes. Dans tous les cas, un rapport détaillé de la Commission Régionale a été transmis à la Cour Constitutionnelle à cet effet.

Concernant les insuffisances qui ont été constatées ici et là, quelle évaluation faites-vous de leurs incidences sur la qualité, voire la crédibilité du scrutin ?
Les dysfonctionnements constatés par endroits ont pu être corrigés au fur et à mesure que cela nous a été communiqué. Il s’agit notamment du manque ou de l’insuffisance des documents et matériels électoraux qui ont été systématiquement convoyés à destination des bureaux de vote. Les retards que cela a pu occasionner n’entachent en rien la crédibilité du scrutin, dès lors que les électeurs ont pu voter dans le calme et la sérénité. Il est important de noter que malgré ces dysfonctionnements, nous avons atteint un taux de participation record de plus de 66 %.

Monsieur le président, qu’est-ce qui justifie la lenteur observée dans la proclamation des résultats partiels provisoires, sachant que les résultats globaux provisoires étaient attendus au bout de deux jours?
Lenteur oui ! Mais retard non, puisque nous ne sommes pas hors du délai imparti pour la collecte, le traitement et la diffusion des résultats. La lenteur observée est due aux vérifications minutieuses opérées par les acteurs de la CENI afin que les résultats diffusés reflètent véritablement le verdict des urnes et qu’ils soient acceptés par tous.

Alors que vous veniez à peine d’entamer le processus de la proclamation des résultats, les responsables des partis politiques réunis au sein de la COPA 2016 ont mis à rude épreuve les valeurs d’impartialité et d’indépendance de la CENI, notamment en l’accusant de rouler pour le camp d’en face. Pouvez-vous nous assurer, Monsieur le président, que durant tout le processus électoral, la CENI a joui de la plénitude de son indépendance?
Les partis politiques, quels qu’ils soient, ont le droit d’émettre les critiques à l’endroit de la CENI. Cela ne nous gêne pas, pourvu que ces critiques soient objectives et constructives. Mais, en l’occurrence, nous ne pensons pas avoir failli en impartialité, encore moins avoir bradé l’indépendance de la CENI.

Il ne faut surtout pas perdre de vue que la CENI est un cadre consensuel qui regroupe l’ensemble des partis politiques et la société civile. Aussi, ses décisions sont collégiales et transparentes.

Au regard de toutes ces péripéties, quel est le sentiment qui vous anime personnellement aujourd’hui ? Déçu ou réconforté?
Ma satisfaction sera totale si, à la fin de tout le processus, le Niger sort grandi d’avoir réussi à organiser des élections transparentes, crédibles et dont les résultats sont acceptés par tous.
Des insuffisances ont perturbé le déroulement normal des élections par endroits, et notre devoir est d’en tirer les leçons pour améliorer la qualité des votes. Nous sommes néanmoins fiers d’avoir réussi l’organisation de ce double scrutin présidentiel et législatif dans le calme et la sérénité, et avec un taux de participation élevé.

Votre dernier mot à l’endroit de l’ensemble des Nigériens ?
Je voudrai lancer un appel à l’ensemble des acteurs politiques auxquels je demande de s’investir honnêtement pour les échéances électorales à venir afin que nous ayons des élections propres, crédibles et apaisées, et que notre pays en sorte grandi.

Assane Soumana

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