Le groupe djihadiste a été fortement diminué mais la menace demeure notamment les attaques kamikazes et les mines. Reportage de Nicolas Pinault, envoyé spécial à Diffa.
Dans la lutte contre Boko Haram, la force multinationale n’a toujours pas lancé d’offensive majeure dans la région. Au Niger, l’armée continue de sécuriser la frontière contre cet ennemi invisible.
A quelques kilomètres de Diffa, la garde nationale du Niger patrouille dans le sable. Fusil à l’épaule, la vigilance est de mise. Les combattants de Boko Haram peuvent être n’importe où. Le groupe djihadiste a été fortement diminué mais la menace demeure, notamment les attaques kamikazes ou encore les mines.
La patrouille progresse, à pieds ou sur des Jeeps munies de canon. Nous sommes dans Zenam Kelouri. Les habitants ont commencé à revenir depuis peu dans le village. Moussa Kadré, lui, n’est jamais parti. Il a 90 ans. Ses enfants lui apportent de la nourriture depuis un camp de déplacés voisins.
“Je remercie les forces de sécurité nigériennes, je n’ai pas bougé du village depuis quatre mois,” dit-il.
Guerre asymétrique
L’armée nigérienne a su gagner la confiance des populations qui sont les premières sources de renseignement. Une relation cruciale pour gagner cette guerre asymétrique contre Boko Haram qui se trouve juste de l’autre côté de la rivière Komadougou séparant le Niger du Nigeria.
L’armée nigériane n’a pas repris définitivement Damasak ou Malam Fatori. Boko Haram peut donc encore mener des incursions dans la région de Diffa. Le colonel Abdou Sidikou Issa, chef d’Etat-major adjoint de l’armée de Terre, relativise.
L’armée nigérienne dispose d’un droit de poursuite en territoire nigérian si une menace directe est détectée.
L’ennemi Boko Haram n’est pas souvent visible comme dans une guerre traditionnelle.
L’armée garde secret le nombre de militaires nigériens déployés dans la zone. Mais selon nos informations, ce sont au minimum plus d’un millier de soldats qui assurent la sécurité de la région.