La célébration de la Journée Internationale de la Femme est également une occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Couramment, les groupes et associations de militantes préparent des manifestations, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications, afin d'améliorer la situation des femmes.
L'évènement reste aujourd'hui d'une brûlante actualité. C'est pourquoi, au Niger, la Coordination des Organisations Non Gouvernementales et Associations féminines Nigériennes (CONGAFEN), créée en 1995 et qui regroupe aujourd'hui 55 structures membres, s'associe aux femmes du monde entier pour célébrer cette Journée Mondiale de la Femme qui a pour thème «Planète 50-50 d'ici 2030: Franchissons le pas pour l'égalité des sexes».
Cette fête célèbre une tradition de lutte pour l'égalité, la justice, la paix et le développement dans le monde. Selon la coordinatrice de la CONGAFEN, la journée internationale de la femme est l'histoire de femmes ordinaires qui ont fait l'histoire. Elle puise ses racines dans la lutte menée par les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d'égalité avec les hommes. Selon Mme Kako Fatima, la CONGAFEN constitue un cadre de concertation des structures de la société civile, mieux organisée en matière de lobbying- plaidoyer pour la promotion de la citoyenneté nigérienne. Pour célébrer la journée, plusieurs activités se déroulent ce mardi 8 mars 2016 sur toute l'étendue du territoire national dont les conférences sur le thème «Franchissons le pas de 50-50 d'ici 2030 vers l'égalité des sexes», des journées portes ouvertes etc.
Pour la coordonnatrice de la CONGAFEN, à travers ce thème, l'Organisation des Nations Unies mettra l'accent sur les moyens d'accélérer l'Agenda de 2030, sur la création d'un élan pour la mise en œuvre effective des nouveaux objectifs de développement durable, des nouveaux engagements dans le cadre de l'initiative Franchissons le pas d'ONU Femmes et d'autres engagements existants sur l'égalité des sexes, l'autonomisation des femmes et les droits des femmes. Au Niger la célébration de la journée coïncide avec la période électorale. «Nos séances de sensibilisation ont produit des résultats. En effet, nous avons demandé aux femmes de participer aux élections, elles sont sorties massivement pour accomplir leur devoir civique. Les femmes nigériennes savent bien aujourd'hui, qu'elles sont marginalisées. Nous continuons de mener le même combat jusqu'à l'application totale de la loi sur le quota qui implique le genre», a-t-elle indiqué. Mme Kako
Fatima de souligner que leur organisation est très écoutée par les autorités du pays.
Au Niger, il existe plusieurs textes concernant le sujet de la femme, mais qui souffrent d'inapplication. «Nous allons adopter cette fois-ci des stratégies de lutte pour arriver au respect des textes concernant la parité entre les hommes et les femmes. Nous ne baissons pas les bras afin d'y arriver. D'ailleurs c'est pourquoi, nous organisons des ateliers de formation à toutes les couches sociales dont les associations religieuses qui nous accompagnent pour défendre la cause féminine», a-t-elle dit.
Toutefois, Mme Kako Fatima se plaint surtout de la loi sur le quota qui n'est pas totalement respectée au Niger. Selon elle, il existe beaucoup d'incorrections qu'il faut prendre en compte. «Certes, le Niger a respecté certains engagements, mais beaucoup reste à faire », a-t-elle regretté. Il faut enfin noter que, la journée internationale de la femme a été officialisée par les Nations Unies en 1977. Elle trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du 20ème siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote.