NIAMEY - Au Niger, face à la montée de la tension sociopolitique pendant le processus électoral en cours, l’Intersyndicale des Travailleurs du Niger (ITN) a lancé samedi un appel au président de la République d’engager un dialogue politique avec l’opposition "afin d’éviter au pays un scrutin présidentiel sans crédibilité".
En effet, alors que les Nigériens s’apprêtent à retourner aux urnes le 20 mars prochain à l’occasion du deuxième tour de l’élection présidentielle opposant le président sortant Issoufou Mahamadou à son principal adversaire politique Hama Amadou, incarcéré, l’opposition politique a appelé vendredi au boycott du scrutin pour plusieurs manquements, en même temps qu’elle maintient la candidature de son leader Hama dans la compétition.
L’Intersyndicale des Travailleurs du Niger "profondément attachée aux valeurs démocratiques républicaines et unitaires du pays", a déploré samedi, dans une déclaration, la persistance et le manque de dialogue politique qui caractérise les relations entre les acteurs politiques du pays.
Aussi, au nom de l’intérêt supérieur de la nation, elle a lancé "un appel pressant" au président de la République, "d’engager instamment un dialogue politique direct avec l’opposition afin d’éviter au pays un scrutin présidentiel sans crédibilité".
L’ITN a, en outre, condamné les propos va-t-en guerre et divisionnistes que tiennent certains acteurs politiques.
Elle dit avoir relevé une mauvaise organisation par la Commission électorale nationale indépendant (CENI) du double scrutin du 21 février dernier et la lenteur ayant caractérisé la centralisation et la publication des résultats provisoires, avant d’interpeller la classe politique nigérienne et toutes les institutions de la République qui étaient impliquées dans l’élaboration, l’adoption, le contrôle de constitutionnalité et la promulgation des lois en matière d’élections au Niger dont les insuffisances relevées ont contribué à compliquer l’organisation du processus électoral en cours.