Le vice-président du Mouvement Patriotique Nigérien (MPN-Kiishin-Kassa), Elhadji Sani Attiya est depuis vendredi dernier, sorti de la prison d’Agadez où il a été transféré après son arrestation à Maradi, il y a quelques semaines.
L’opérateur économique a regagné son fief depuis samedi dernier où il a été accueillit en héros par une foule en liesse, preuve de la popularité grandissante de l’homme politique dans la région.
De retour d’Agadez, le vice-président du MPN Kishin Kassa a fait un détour par Zinder où il a profité pour rendre une visite de courtoisie au Sultan du Damagaram et s’est par la même occasion entretenu avec Bazoum Mohamed, le président du CEN/PNDS Tarraya.
Arrêté en pleine campagne électorale, il y a quelques semaines alors que son parti était à couteaux tirés avec le pouvoir, Elhaj Sani Attiya était au moment de son arrestation, candidat aux élections législatives au titre de la circonscription de Maradi. Entre temps et à l’issue du premier tour, son parti a décidé de rallier la majorité soutenant le candidat Issoufou Mahamadou au second tour prévu pour le 20 mars prochain.
Les détracteurs du régime et certains observateurs de la scène politique nationale n’ont pas tardé à faire le lien entre ce soutien électoral et la libération de l’homme d’affaires, un arrengement qui ferait parti du « deal » négocié entre le parti de Ibrahim Yacouba et le clan du président Issoufou.
Les responsables du MPN n’ayant pas donné d’amples explications sur les tenants et les aboutissants de cette libération tout comme le procureur qui a pourtant pris bien soin de détailler, dans un point de presse au lendemain de l’arrestation de Sani Attiya, les charges retenues contre l’opérateur économique.
Selon les explications données à l’époque des faits par le procureur général près la Cour d’appel de Zinder, la perquisition au domicile de l’intéressé qui a suivi l’enquête et l’arrestation de Sani Attiya a permis la découverte, entre autres, de 159 actes d’état civil en plus de la saisie d’une importante quantité de médicaments et même une plaquette de «tramol » dans une chambre de l’une de ses épouses. « Dans un premier temps, il a déclaré avoir distribué au moins 5000 actes de naissance, et ce qui a été retrouvé constitue en fait un reliquat. Le lendemain, Sani Attiya est revenu sur sa déclaration en affirmant avoir distribué juste 1000 actes de naissance environ » a relevé le procureur avant d’ajouter qu’ «il reconnait avoir commandité une audience foraine en donnant de l’argent à certains agents au niveau de la Justice pour l’établissement de ces actes de naissance ».
Une enquête judiciaire a même été diligentée à la suite de cette affaire et des agents mis en cause ont été interpellés.
Le mystère reste entier sur les raisons de cette libération et les spéculations vont bon train pour savoir s’il s’agit d’une libération provisoire ou d’un non lieu.
Dans un cas comme dans l’autre, au regard de l’accueil reçu par l’homme d’affaires à Maradi et surtout de son état d’esprit, il y a de fortes chances à parier que l’affaire est désormais à classer parmi « les dossiers éternellement en instance » comme c’est le cas pour beaucoup d’autres dossiers où la politique se mêle avec la justice.