L'opposant Hama Amadou, malade, détenu depuis quatre mois et candidat au second tour de la présidentielle au Niger le 20 mars, est arrivé mercredi en fin de matinée à Niamey, en vue d'une évacuation vers la France, a indiqué l'opposition.
"L'hélicoptère qui l'a évacué de Filingué vient de se poser à l'aéroport de Niamey d'où il sera directement évacué sur Paris", a affirmé à l'AFP le porte-parole de la Copa (opposition), Ousseïni Salatou. Les autorités nigériennes n'ont pas encore confirmé l'information.
Lundi, Dr Harouna Yacouba, le médecin de M. Amadou, avait déclaré sur plusieurs télévisions privées que son patient avait été hospitalisé après "l'aggravation" de son état de santé à Filingué, localité où est située la prison où il est détenu.
Il a reçu les premiers soins dans "une salle aménagée" à l'hôpital de district de Filingué, en attendant son évacuation, a indiqué Marou Amadou, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice lors d'un point de presse mardi.
"Pour une maladie chronique" dont "souffre M. Amadou depuis trois ans", il faut "l'évacuer dans un centre spécialisé", or un tel centre "n'existe pas à Niamey", avait-t-il souligné.
Il a noté que le rapport d'une équipe de spécialistes dépêchée à Filingué a établi que l'opposant souffre de "fatigue générale".
"Le président de la République va faire venir un avion médicalisé" en vue de "l'évacuer vers un centre spécialisé" à l'étranger, a assuré le ministre, sans préciser les lieux de cette évacuation.
Selon Ousseïni Salatou, Hama Amadou sera "évacué à Paris", probablement à l'hôpital américain de Neuilly, où il a souvent séjourné pour se soigner.
Le 2 mars, l'opposition a réclamé la libération de l'opposant afin qu'il puisse mener sa campagne et affronter en "toute régularité" le président sortant Mahamadou Issoufou.
La cour d'appel de Niamey, qui a examiné lundi une demande de liberté provisoire pour M. Amadou, rendra une décision le 28 mars. Il est poursuivi pour une affaire de trafic d'enfants qui empoisonne le climat politique nigérien depuis deux ans.
Au premier tour de la présidentielle, le 21 février, M. Amadou qui a battu campagne depuis sa cellule, a obtenu 17,79% des suffrages contre 48,41% au président Issoufou.
Hama Amadou, qui est arrivé troisième au premier tour de la présidentielle de 2011, avait permis l’élection de Mahamadou Issoufou au second tour de la présidentielle. Il avait soutenu M. Issoufou au détriment de son ami d'enfance, Seïni Oumarou, actuel chef de file de l'opposition et était devenu président de l'Assemblée nationale.
Fin 2013, Hama Amadou a rejoint l'opposition et quitte le pays fin août 2014 après avoir été impliqué dans l'affaire de trafic d'enfants. En novembre 2015, il regagne le pays après un an d'exil en France et sera arrêté à Niamey et écroué à Filingué.