La France a confirmé mercredi qu’elle accorde, pour des raisons humanitaires, l’accueil à l’opposant nigérien malade Hama Amadou, candidat au second tour de la présidentielle et qui était détenu depuis quatre mois dans son pays.
"A la demande de l’intéressé, la France va accueillir M. Hama Amadou pour des soins médicaux. Il s’agit d’un geste à caractère humanitaire", a déclaré à l’AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères.
Le ministère n’a pas précisé dans quel hôpital ou unité de soins serait soigné l’opposant nigérien.
A Niamey, un proche de l’opposant, Abdou Rafa, a annoncé à l’AFP plus tôt dans l’après midi que l’avion évacuant Hama Amadou avait décollé pour Paris.
L’opposant était arrivé mercredi en fin de matinée à Niamey, transféré par hélicoptère de sa prison de Filingué, à 180 km au nord de la capitale.
Lundi, Harouna Yacouba, le médecin de M. Amadou, avait déclaré sur plusieurs télévisions privées que son patient avait été hospitalisé après "l’aggravation" de son état de santé à Filingué.
Il a reçu les premiers soins dans "une salle aménagée" à l’hôpital de district de Filingué en attendant son évacuation, a pour sa part indiqué mardi à la presse Marou Amadou, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice.
Il a noté que le rapport d’une équipe de spécialistes dépêchée à Filingué a établi que l’opposant souffrait de "fatigue générale".
"Pour une maladie chronique" dont "souffre M. Amadou depuis trois ans", il faut "l’évacuer dans un centre spécialisé", or un tel centre "n’existe pas à Niamey", avait-t-il souligné.
Le 2 mars, l’opposition avait réclamé la libération de l’opposant afin qu’il puisse mener sa campagne et affronter en "toute régularité" le président sortant Mahamadou Issoufou au second tour de la présidentielle, le 20 mars.
La cour d’appel de Niamey, qui a examiné lundi une demande de liberté provisoire pour M. Amadou, rendra une décision le 28 mars. Il est poursuivi pour une affaire de trafic d’enfants qui empoisonne le climat politique nigérien depuis deux ans.
Au premier tour de la présidentielle, le 21 février, M. Amadou qui a battu campagne depuis sa cellule, a obtenu 17,79% des suffrages contre 48,41% au président sortant Issoufou.