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Refus de l’opposition de participer au second tour de l’élection présidentielle : Vers un recul démocratique pour le Niger
Publié le jeudi 17 mars 2016   |  La Griffe


L`ARDR
© Autre presse par DR
L`ARDR (opposition nigérienne)


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Réunie au sein de la Coalition pour l’alternance (COPA 2016), l’opposition politique a décidé de ne pas prendre part au second tour de l’élection présidentielle prévu pour le 20 mars prochain. Si elle mise en exécution, cette décision de l’opposition risque incontestablement de constituer une tâche noire pour la démocratie nigérienne et pourra servir de base à une crise postélectorale aux conséquences imprévisibles. C’est pourquoi il est souhaite que, dans un sursaut national, le pouvoir, l’opposition et l’ensemble des institutions impliquées dans l’organisation des élections se retrouvent pour créer les conditions afin que le scrutin du second tour se déroule en présence des deux candidats et dans des conditions de transparence.


C’est dans une déclaration publiée le 8 mars dernier que la Coalition pour l’Alternance (COPA) a annoncé son intention de ne pas prendre part au second tour de l’élection présidentielle du 20 mars prochain. Ma COPA est pourtant partie prenante à ce scrutin, à travers son candidat et président du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN-FA/LUMANA-AFRICA) Hama Amadou. Dans sa déclaration du 8 mars, la COPA a d’abord relevé que «le 21 février 2016, les scrutins présidentiel (premier tour) et législatif se sont déroulés dans un environnement caractérisé par des irrégularités et des fraudes massives jamais connues dans notre pays» et que «la Céni (ndlr : Commission électorale nationale indépendante), après 05 jours de tâtonnements et de tergiversations, a transmis le 27 février 2016 les résultats globaux provisoires à la Cour Constitutionnelle pour validation». L’opposition politique s’est ensuite offusquée des conditions dans lesquelles la Cour constitutionnelle a validé les résultats de ces élections du premier tour et la convocation par le Président de la République du collège électoral pour le second tour. Ainsi, selon la COPA, «il n’y a pas eu de proclamation officielle en audience solennelle de la Cour Constitutionnelle des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle» ;«les délais des recours n’ont pas été respectés en violation des dispositions des articles 63, 64, 65 et 87 de la loi 2014/01 du 28 mars 2014 portant régime général des élections présidentielles, locales et référendaires» ;«le décret de convocation a été pris en violation flagrante de la même loi» et«la durée de la campagne électorale du deuxième tour a été réduite de 21 à 10 jours et ce, en violation des dispositions des articles 48 de la Constitution et 81, alinéa 2 de la loi 2014/01 du 28 mars 2014». S’agissant de la situation de son candidat qui est toujours en détention à la prison civile de Filingué, la COPA estime qu’il y a une iniquité de traitement entre lui et l’autre candidat qui n’est autre que le Président sortant Issoufou Mahamadou. Au cde tout ce qui précède, la coalition de l’opposition a donc décidé «de se retirer du processus électoral en cours» ; de demander «à ses représentants de se retirer de la CENI et de tous ses démembrements» et «à ses militantes et militants, sympathisantes et sympathisants de se mobiliser sur l’ensemble du Territoire pour les éventuels mots d’ordre à venir».


Et la COPA de conclure sa déclaration avec une sorte de mise en garde : «En tout état de cause, devant le déni de droit dans lequel se trouve notre pays la COPA tient le Président Issoufou Mahamadou et la Cour Constitutionnelle pour seuls responsables de la dégradation de la situation sociopolitique au Niger». Si donc l’opposition venait à mettre sa décision en exécution, il n’y a aucun doute que le scrutin du 20 mars n’aura aucune crédibilité et le Président de la République qui sera élu sera non seulement contesté par une partie de l’opinion nationale, mais n’aura pas non plus une grande considération aux yeux d’une bonne partie de l’opinion internationale qui le verra comme un Président mal élu. Si en début de son premier mandat le Président Issoufou Mahamadou a eu l’honneur de faire partie d’un groupe de Chefs d’Etats africains invités à la Maison Blanche (Washington) par le Président américain Barak Obama, c’est parce que son élection en 2011 n’a souffert d’aucune contestation et que même le candidat malheureux Seïni Oumarou avait reconnu sa défaite et est allé le féliciter. Si aussi le même Président Issoufou a réussi à mettre en œuvre beaucoup des points de son programme de Renaissance, c’est parce que son premier mandat a été marqué par une accalmie sur le plan politique. Bien entendu, un éventuel boycott du scrutin du 20 mars prochain jettera à coup sûr un discrédit sur la démocratie nigérienne qui, malgré le triste épisode du Tazartché et le coup d’Etat militaire qui s’en est suivi, a commencé à reprendre sa forme à partir des élections générales de 2011.


Nécessité d’un dialogue entre les différents acteurs


Quoi que disent certains esprits qui jouent à la politique de l’autruche, avec la menace de l’opposition de boycotter le second tour, le Niger se dirige tout droit vers une impasse politique dont Dieu seul connaît l’issue. C’est pourquoi et comme l’ont proposé les principales centrales syndicales réunies au sein de l’Intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN), un dialogue s’impose entre le pouvoir et l’opposition. Au vu de la gravité de la situation, ce dialogue doit même être élargi à toutes les institutions impliquées dans l’organisation des élections, afin que chacun mesure le degré de sa responsabilité dans la réussite du second tour de la présidentielle du 20 mars. Les différents acteurs doivent se retrouver et se parler, non pas comme des ennemis, mais comme des fils et filles d’une même Nation à qui le peuple a confié son destin, pas parce qu’ils sont les plus beaux ou les plus intelligents, mais parce que Dieu a voulu que les choses soient ainsi. Si le dialogue venait à s’ouvrir, aucun sacrifice ne sera de trop pour aider le pays à sortir de cette situation de tension qui prévaut depuis quelques temps. On a beau dire qu’au nom de la séparation des pouvoirs les tenants de l’Exécutif ne peuvent pas faire libérer le candidat de l’opposition actuellement détenu à Filingué. Mais dans ce Niger, même des personnes condamnées à mort pour des crimes de sang avérés ont été remises en liberté dans le cadre de la recherche de la paix. Le Niger a trop souffert des crises politiques qu’il ne faut pas lui en rajouter encore.


Habibou Abdou

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