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Niger: coup de théâtre avant la présidentielle, le candidat de l’opposition, malade, évacué
Publié le vendredi 18 mars 2016   |  AFP


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© AFP par ISSOUF SANOGO
Campagne des élections présidentielle de 2016
Campagne des élections présidentielle de 2016. Photo: affiche de Hama Amadou


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L’opposant nigérien Hama Amadou, emprisonné et malade, a été évacué mercredi vers la France pour y être soigné, coup de théâtre à quatre jours du second tour de la présidentielle qui doit l’opposer au président sortant Mahamadou Issoufou.

L’état de santé de M. Amadou, 66 ans, défrayait la chronique depuis plusieurs jours. Son évacuation depuis la prison de Filingué, à 180 km au nord de la capitale, avait été plusieurs fois annoncée, puis reportée.

L’opposant, ancien allié du président Issoufou, y était en détention préventive depuis novembre dans le cadre d’une affaire de trafic de bébés qu’il dénonce comme un montage pour l’écarter de la course à la présidence de ce pays sahélien de 18 millions d’habitants, un des plus pauvres du monde et vivant sous la menace des groupes jihadistes.

Finalement, un hélicoptère l’a transporté à la mi-journée vers la capitale Niamey, d’où un avion l’a évacué vers la France, selon Abdou Rafa, un de ses proches. Paris à confirmé accueillir à sa demande l’opposant "pour des soins", évoquant "un geste à caractère humanitaire".

Lundi, le médecin de M. Amadou, le Dr Harouna Yacouba, avait déclaré sur plusieurs télévisions privées que son patient avait été hospitalisé après "l’aggravation" de son état de santé en détention. Il avait été interpellé le lendemain pour "propagation de fausses nouvelles".

Marou Amadou, porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice, affirme de son côté que l’opposant a reçu les premiers soins dans "une salle aménagée" à l’hôpital de district de Filingué en attendant son évacuation, le Niger ne disposant pas de structures adaptées à son état, qualifié tour à tour par les différentes sources de "fatigue générale", "maladie chronique" ou problème aux yeux.

Alors que le second tour de la présidentielle se tient dimanche, le climat est très tendu entre le camp du sortant Issoufou, qui brigue un second mandat, et l’opposition qui a décidé de boycotter le scrutin.

Les organisations religieuses, chefs traditionnels et syndicats ont appelé "au dialogue" et à "l’apaisement", pour éviter un enlisement dans un pays où les crises politiques ont souvent débouché sur des coups d’Etat.

La campagne électorale pour le premier tour avait été marquée par des violences entre partisans du président et opposants qui contestaient la régularité des listes électorales. Elle a été précédée de l’arrestation de personnalités et de l’annonce d’un putsch raté par le pouvoir.

Le 21 février, M. Amadou, qui n’a pu faire lui-même campagne, avait obtenu 17,79% des suffrages contre 48,41% au président Issoufou. Les principaux autres opposants, arrivés derrière lui, avait annoncé le soutenir pour le deuxième tour.

Dans une certaine confusion, la coalition de l’opposition (COPA), très critique sur le déroulement du premier tour et qui réclamait que M. Amadou soit libéré pour faire campagne, avait ensuite décidé de "suspendre sa participation au processus électoral".

Pour être contredite deux jours plus tard par l’avocat de M. Amadou, Me Mossi Boubacar, assurant que son client participerait bien.

Il n’était en tout cas pas question de libération avant le scrutin, la cour d’appel de Niamey devant rendre le 28 mars sa décision sur une demande de liberté provisoire.

Arrivé troisième du premier tour de la présidentielle en 2011 c’est son ralliement qui avait alors permis l’élection de M. Issoufou. Il était devenu président de l’Assemblée nationale, avant de rejoindre l’opposition fin 2013.

Peu après il avait été impliqué dans une affaire de "supposition d’enfants" (le fait de faire passer pour siens des enfants adoptés ou achetés, en général par des couples stériles), dont il assure qu’il s’agit d’une manipulation politique. Il avait quitté le pays fin août 2014 pour la France, avant de rentrer en novembre dernier, pour être immédiatement incarcéré. Non condamné, il avait pu se représenter à la présidentielle.

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