L’opposition nigérienne, dont le candidat à la présidentielle, Hama Amadou, est malade et a été évacué à Paris, a prévenu jeudi qu’elle "ne reconnaîtrait pas les résultats" et "les institutions issues des élections présidentielles et législatives" prévues dimanche.
"La Copa (coalition de l’opposition) demande une transition politique afin de permettre d’organiser de nouvelles élections démocratiques, libres, légitimes et transparentes et honnêtes",, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Elle a "réitéré son boycott du scrutin" du 20 mars qui opposera son candidat Hama Amadou au président sortant Mahamadou Issoufou, "(invitant) ses militants, sympathisants ainsi que tous les citoyens épris de paix de justice" à ne "pas prendre part au scrutin".
La Copa dénonce en particulier "l’instrumentalisation et l’inféodation de la Céni (la Commission électorale en charge des élections) et de la Cour constitutionnelle (qui proclame les résultats) par le pouvoir exécutif".
Elle demande également à "la communauté nationale et internationale" de "sortir de (son) mutisme" de "demeurer vigilants" afin "de faciliter l’instauration d’un climat de dialogue politique sincère et apaisé entre toutes les parties" nigériennes.
L’opposant Hama Amadou, malade et évacué en France, a été "admis" dans un hôpital près de Paris, et "se porte mieux", a indiqué jeudi à l’AFP un de ses proches.
Le 2 mars, l’opposition avait réclamé la libération de l’opposant afin qu’il puisse mener sa campagne et affronter en "toute régularité" le président sortant Mahamadou Issoufou au second tour de la présidentielle, le 20 mars.
La cour d’appel de Niamey, qui a examiné lundi une demande de liberté provisoire pour M. Amadou, rendra une décision le 28 mars. Il est poursuivi pour une affaire de trafic d’enfants qui empoisonne le climat politique nigérien depuis deux ans.
Au premier tour de la présidentielle, le 21 février, M. Amadou qui a battu campagne depuis sa cellule, a obtenu 17,79% des suffrages contre 48,41% au président sortant Issoufou.