NIAMAEY -- Ancien Premier ministre (1995 et 1999-2007) nigérien, ancien président de l'Assemblée nationale, M. Hama Amadou, 65 ans, qui va affronter au second tour de la présidentielle le 20 mars prochain au président sortant Issoufou Mahamadou, son adversaire politique, se présente comme l'homme du changement.
En plus de son parti le Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN-FA), Hama Amadou, incarcéré, bénéficie du soutien d'une vingtaine de partis de l'opposition réunis au sein de la Convergence pour l'Alternance au Niger en 2016 (COPA 2016), pour battre Mahamadou Issoufou.
Administrateur de formation, Hama Amadou est né à Youri, une bourgade située dans les encablures de la capitale Niamey, à une vingtaine de km au sud, sur les bords du fleuve niger.
Bon air, vif et éloquent, teint clair, avec une cicatrice en forme de "plus" sur les joues, ce qui lui a donné le sobriquet de "Hama +" .
Après des brillantes études primaires au Bénin, il fit ses études secondaires à Niamey, puis fréquenta l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) toujours de la capitale et plus tard, l'Institut International d'Administration Publique (IIAP) de Paris (France).
Hama Amadou embrassa très tôt la carrière politique et occupa plusieurs fonctions dans le commandement.
Ancien directeur de cabinet du président Seyni Kountché (1974-1987), il occupa également des fonctions ministérielles dont celles de la communication sous le régime du général Ali Saïbou (1987-1991).
Cependant, Hama Amadou fut véritablement révélé au grand public nigérien au cours de la Conférence nationale souveraine (29 Juillet - 3 Novembre 1991), en tant que délégué et porte-parole de son parti d'alors, le Mouvement national pour la Société de Développement (MNSD), à travers ses prises de position courageuses et radicales.
Par la suite, Hama Amadou fut logiquement plébiscité au poste stratégique de secrétaire général du MNSD faisant de lui le numéro deux du parti, au cours du congrès tenu peu après la Conférence Nationale à Niamey.
Député national au titre de la communauté urbaine de Niamey aux élections législatives de 1993, il a été le chef de file de l'opposition parlementaire avant sa dissolution en 1994, par le président de la république, à l'époque, Mahamane Ousmane, parce qu'il avait perdu la majorité au parlement après le départ du Parti nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS) de l'Alliance des Forces pour le Changement (AFC), la mouvance présidentielle.
Réélu député de la majorité issue des élections législatives anticipées du 12 Janvier 1997, remportées par son parti et ses alliés, Hama Amadou a été désigné au poste de Premier ministre. Il fut reconduit en novembre 1999, après la brillante victoire du candidat de son parti, M. Mamadou Tandja, aux élections présidentielles, puis en décembre 2004, pendant le second mandat de Tandja.
Le 31 mai 2007, une motion de censure votée par les députés de l'opposition et une partie de sa propre majorité entraîna la démission de son gouvernement.
En 2008, il est arrêté et incarcéré dans la prison de haute sécurité de Koutoukalé (60 km à l'ouest de Niamey) pour des charges de détournement de fonds d'aide à la presse.
Après sa libération, Hama adhéra le 17 juillet 2010 au parti le MODEN-FA dont il assure la présidence de nos jours.
En 2011, grâce au soutien de Hama Amadou (3ème force politique), Issoufou Mahamadou accéda au pouvoir contre Seyni Oumaraou, et nomme son principal allié président du parlement.
Mais depuis le retrait en août 2013, du MODEN de la majorité au pouvoir après un long moment de malaise entre les deux principales formations politiques qui la composent, né de la formation d'un gouvernement d'union nationale par le président Mahamadou Issoufou, les choses se précipitèrent.
Mêlé dans un trafic présumé de bébés, il quitta précipitamment le pays pour la France. Il fut arrêté dès son retour à l'aéroport de Niamey et se trouve depuis mi-novembre à la prison de Filingué (180 km au nord de Niamey), alors même qu'il s'est déclaré candidat aux élections présidentielles de 2016.
Hama Amadou appartient à l'ethnie Zarma (2ème du pays), musulman, marié à deux femmes.
Le candidat Amadou, incarcéré depuis mi-novembre dernier à Filingué pour trafic présumé de bébés, a été évacué mercredi en début d'après-midi par un avion médicalisé vers Paris, en France, pour des soins d'urgence. Il souffre d'une maladie chronique qui s'est subitement aggravée nécessitant une évacuation d'urgence dans un centre spécialisé, d'après le rapport des médecins dépêchés à son chevet à Filingué (180 km au nord de Niamey).