L’opposition nigérienne, qui avait appelé au boycott dimanche du deuxième tour de la présidentielle, estime que le "peuple a rejeté massivement" l’élection, dans un communiqué parvenu à l’AFP lundi.
L’ampleur de la participation (66,8% au premier tour) constitue l’un des principaux enjeux de ce scrutin qui opposait le président sortant Mahamadou Issoufou (47,4% au 1er tour) à l’opposant Hama Amadou (17,7%).
Pour la Coalition de l’opposition pour l’alternance (COPA 2016), "le peuple nigérien a rejeté massivement ce simulacre de scrutin" et a "répondu positivement à l’appel (au boycott) de la COPA".
La COPA demande au président Issoufou "de tirer toutes les conséquences qui découlent de l’expression de la volonté du peuple" et "s’associe à toutes les actions tendant à créer les conditions d’un retour rapide à la sérénité, à la légitimité et à la légalité". Sans donner de mot d’ordre, elle COPA demande à ses militants de "rester vigilants et déterminés afin de transformer cette sanction du régime en victoire du peuple".
La Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui dispose de cinq jours pour proclamer le vainqueur, a commencé à annoncer des résultats dans la nuit de dimanche à lundi mais pour le moment, seuls les résultats de 13 des 308 communes (pour 125.000 inscrits sur 7,5 millions) ont été compilés. Des chiffres insuffisants pour tirer des conclusions.
La participation semblait en net recul par rapport au premier tour dans la capitale, fief de l’opposition, mais le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou avait rappelé dimanche que "Niamey n’est pas le Niger" et souligné qu’au niveau national la participation s’annonçait "comparable ou légèrement inférieure au premier tour".
Le président Issoufou brigue un deuxième quinquennat à la tête de ce pays ouest-africain de 18 millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde.
Son adversaire, Hama Amadou ancien Premier ministre, est hospitalisé en France après avoir été évacué depuis sa prison la semaine dernière. Il est en détention préventive depuis novembre dans le cadre d’une affaire controversée de trafic d’enfants, un "procès politique" selon l’opposition, un dossier de "droit commun" selon le pouvoir.
Le premier tour s’était déroulé de manière chaotique et avait dû être prolongé d’un jour en raison de problèmes logistiques. Le second tour dimanche s’est déroulé sans incident majeur.