Le maire central de la ville de Maradi, Mahamane Moctar Kassoum, grand acteur de la remise en cause de l’ordre constitutionnel qui a abouti au coup d’état de 18 février 2010, court désormais le risque d’une suspension de son poste du maire et d’une poursuite judiciaire.
Selon une source basée à Maradi, des impairs auraient été relevés dans la gestion des affaires de la mairie, à la suite de plusieurs investigations menées par la Haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), il y a quelques semaines. Une autre source indique qu’un procès verbal serait d’ores et déjà envoyé aux autorités judiciaires aux fins d’engager la procédure judiciaire contre le maire mis en cause dans une série d’enquêtes sur sa gestion. Si cette information se confirme, le ministre de l’intérieur pourrait à son tour prendre dans les jours à venir un arrêté qui suspend Kassoum Moctar de ses fonctions du maire.
Sentant la menace venir, relativement à tous les griefs retenus contre lui, le maire de la ville de Maradi n’est pas resté indifférent. C’est ainsi qu’il a réussi à amener des organisations des jeunes de la ville à le soutenir dans cette épreuve lourde de conséquences pour sa carrière politique, à travers des déclarations incendiaires contre les autorités de la 7ème république. Ces jeunes, notamment des conducteurs de taxi-motos, qui sont désormais à la solde du maire Moctar Kassoum, considèrent toutes ces enquêtes de la Halcia comme une sorte de manoeuvre pour empêcher le « jeune maire » de faire son travail.
Le sentiment est presque le même au sein de la formation politique dans laquelle il milite, le RSDGaskiya, où le maire a arraché plusieurs soutiens de taille au niveau local. Pour l’instant, il n’y a aucune réaction de la part du bureau politique national du RSDGaskiya. A moins que les choses ne se règlent politiquement au sommet de l’Etat, comme ce fut le cas avec beaucoup d’autres affaires au nom d’une « stabilité politique », l’affaire Kassoum Moctar connaîtra certainement un traitement judiciaire. Notons que le RSD-Gaskiya est membre de la majorité au pouvoir.