Déclaration sur la situation actuelle dans notre pays :
Rappelons que le scrutin du premier tour était entaché de fraudes massives avec des votes massifs des mineurs, d’achats des cartes d électeurs et de votes, des faux P.V, de corruption et d’achat de conscience à grande échelle, de manque massif délibérément organisé des bulletins de certains partis politiques et candidats mais aussi de matériels électoraux dans des localités bien ciblées, entre autres irrégularités.
Le régime en place a pris le risque de défier et de faire défier le serment confessionnel aux membres des différentes institutions en faisant valider ces résultats dont le caractère erroné n’a échappé à l’observateur national et international les plus distraits et en ouvrant la campagne électorale du 2nd tour. Une situation inadmissiblement créée à dessein et ayant tout naturellement conduit la COPA à rejeter tous les résultats et organisation du 2nd tour d’avance perdu par son candidat prisonnier et malade. Ce retrait de la COPA et de la société civile du processus électoral 2nd tour est la conséquence directe de la dilution des membres des institutions dans le gouvernement devenus désormais deux facettes d’une même pièce. L’organisation de ce 2nd tour est boudé et contesté par l’écrasante majorité des syndicats, comme contre-nature, inédit dans les annales de l’histoire de la démocratie dans le monde. Comment expliquer une telle hérésie : Inventer un candidat adversaire qui s’ignore car n’ayant ni envoyé de représentants du sommet à la base de toute la hiérarchie organisationnelle de la CENI ni livré des messages à diffuser moins encore appeler au vote mais au boycott. Autant dire un candidat fantôme à qui on attribue des voix d’échec afin de confirmer une victoire connue d’avance d’un adversaire réel. Pour avoir délibérément et en toute conscience choisi de poursuivre dans l’erreur et le faux, la CENI est aujourd’hui aussi discréditée que le régime qui l’a mise en place : un taux de participation tragiquement inferieur au premier tour prouvant le ral bol du peuple nigérien sur la direction politique actuelle. Certes, si la CENI a amélioré l’organisation notamment la correction des erreurs matérielles et pratiques constatées au premier tour il n’en demeure pas moins que les résultats qui y sont issus ne reflètent guère la réalité. La majorité présidentielle était seule présente aux bureaux de vote avec les membres de la CENI opérant à sa guise par les mêmes procédés et méthodes lui ayant permis de s’octroyer une majorité parlementaire et plus de 48% aux présidentielles premier tour .
Ainsi dans beaucoup de bureaux de vote on peut voter autant de fois qu’on dispose de force de le faire. Et, en dépit du fait que le pouvoir est sans adversaire, il a fallu utiliser la corruption et l’achat de conscience pour mobiliser au vote. Autrement dit ca aurait été une véritable catastrophe! Dans certains bureaux de vote ce sont des électeurs dit de bonnes volontés qui ont pris place pour s’ériger en membres de bureaux. Ailleurs les membres de bureaux sont tellement mineurs qu’ils dormaient sous le coup de la chaleur. On peut se réjouir du calme et de la sérénité ayant caractérisé cette journée du 20 mars 2016 si cela ne s’apparente pas à un mot d’ordre de pays mort. Nul besoin de perdre du temps à énumérer les villes, villages et hameaux ayant déserté les urnes. C’est un véritable fiasco qui remet en cause la crédibilité de ce scrutin et des autorités qui en seront issues. Il faut reconnaitre que la vraie crise politico-institutionnelle commencera à la fin du mandat du président sortant. La déclaration de la COPA en date du 22 Mars 2016 annonce les couleurs. Ici l’histoire risque de se répéter sans beguement en comparaison avec le referendum de Tanja Mamadou. Comme le gouvernement d’union nationale, l’union sacrée est encore plus hypothétique car la base de dialogue est ratée dès au départ. Pourtant dès au départ sentant la crise venir, le MOJEN avait lancé un appel en direction de la CENI et du président de la république pour arrêter la machine en vue d’un dialogue sincère devant permettre un bon et consensuel départ. Malheureusement c’était de la peine perdue !
Au regard de ce qui précède, le MOJEN exige une transition démocratique à même de réorganiser des élections transparentes, libres, inclusives et démocratiques. C’est pourquoi le MOJEN appelle la communauté internationale à se mobiliser pour appuyer le Niger dans cette rude épreuve de remise de notre pays sur les rails de la démocratie.
Enfin, le MOJEN condamne la tentative d’occultation dans le rapport des observateurs internationaux de la vérité électorale au profit d’un déroulement qualifié de paisible et de sans heurs.