C’est ce vendredi que la nouvelle Assemblée nationale devrait élire son président avec les députés de la majorité.
Jusqu’à la veille de l’installation de la nouvelle législature, c’est Albadé Abouba du MPR Jamhouriya qui était favori comme candidat de la majorité et son élection devrait, comme par le passé et en pareille circonstance, passer comme une lettre à la poste. Le choix est d’autant plus logique qu’avec ses 13 députés, son parti est la deuxième force de la majorité parlementaire MRN derrière le PNDS Tarayya.
Sauf que voilà, la politique politicienne obéissant à d’autres sombres considérations notamment le fameux principe tacite « d’équilibre ethno-régional », pour le malheur de l’ancien ministre d’Etat, il est ressortissant de la même région que le président Issoufou Mahamadou. Ce qui complique sa désignation à la tête du parlement où il sera la deuxième personnalité de l’Etat.
Il fallait donc trouver le compromis nécessaire, ce qui a eu comme principal désavantage de compliquer les choses pour la majorité. L’ouverture de négociations entre les partis de la majorité a fait émerger plusieurs autres ambitions car les autres alliés ont profité de l’occasion pour avancer les pions de leurs potentiels prétendants.
Les concertations entre les principaux leaders de la majorité se sont succédées toute la soirée afin de dégager la candidature qui fera consensus. L’issue est pourtant loin d’être acquise puisqu’en dépit des négociations, certains partis de la majorité étaient allés jusqu’à envisager le recours au vote, une alternative qui fera désordre puisqu’elle sera interprétée comme les prémisses d’une division au sein de la majorité et au tout début du mandat.
Il faut dire que pour ne rien arranger les choses, le PNDS Tarayya a aussi engagé un de ses députés dans la course, en l’occurrence Tinni Ousseini de la circonscription de Dosso qui est désormais en pôle position pour le poste de PAN. Le hic c’est qu’il sera du même parti qu’Issoufou Mahamadou même si au sein du PNDS on met en avant le fait que le Président de la République était plutôt le candidat de la majorité et de par ses fonctions, il ne saurait être membre d’un parti politique.
Dans ce cas de figure, le PNDS pourrait même mettre dans la balance, le poste de premier ministre afin qu’il ne soit pas de la même couleur politique que le PAN. L’actuel titulaire de ce poste, Birgi Rafini, se verrait dans ce cas confier un important poste à l’extérieur en guise de compensation.
Le scénario serait plausible sauf qu’il ne bénéficie pas d’une adhésion en bloc de l’ensemble des 12 partis qui composent la majorité.
D’autres potentiels candidats n’entendent pas occulter cette fenêtre d’opportunité qui leur est offerte et plusieurs noms sont mis en avant pour tenir compte des différentes considérations.
Oumarou Hamidou Tchiana d’AMIN AMEEN se verrait bien au perchoir en récompense à la loyauté de son parti qui ne compte certes que 3 députés mais il a l’avantage d’être de « l’ouest » comme on dit dans le jargon.
Et pourquoi pas Ibrahim Yacouba du MPN Kishin Kassa qui est aussi de la circonscription de Dosso ? Certains de ses proches distillent que c’était d’ailleurs une des promesses qui lui a été miroitée par le clan présidentiel pour obtenir son ralliement à la veille du second tour.
En tout cas, même Amadou Mayaki Salifou de l’ANDP Zaman Lahiya qui est lui aussi, « de l’Ouest », aimerait bien se hisser au perchoir tout comme Mohamed Ben Omar du PSD Bassira et ses 2 députés qui ne désespèrent pas pour autant d’accéder enfin à ce prestigieux poste qu’il a longtemps convoité.
Il s’agit-là des alternatives possibles qui ont été au cœur des concertations entre alliés de la majorité, ce qui n’exclut pas une autre candidature surprise.
Le verdict sera connu ce vendredi puisqu’aux dernières nouvelles, un consensus provisoire serait trouvé pour sortir de cette situation assez rocambolesque.