La CEMAC est née en 1995 dans les décombres de la dévaluation du Franc CFA. Presque au même moment que l’UEMOA, constituée en 1994 et portant encore aujourd’hui le stigmate du traumatisme monétaire qui a frappé les anciennes colonies françaises d’Afrique au milieu des années 90. Il semble que, 20 ans après ce big bang, les deux sous zones ont pu se constituer un bel espace monétaire avec, cependant, peu d’échanges. Et c’est là le problème.
Certes, comparaison n’est pas raison ! Mais de prime abord, la CEMAC, plus riche sur le papier en raison de ses ressources pétrolières et minières, accuserait un immense retard par rapport à sa grande sœur, l’UEMOA, réputée bonne élève en matière d’intégration. En effet, les citoyens des huit pays membres peuvent circuler librement à l’intérieur de la zone avec une simple carte d’identité. Pendant ce temps, le passeport et le visa sont de rigueur en zone CEMAC. Dans le fond, les opérateurs économiques des deux zones font face aux mêmes entraves et barrières non tarifaires pour déplacer un camion ou un bateau d’un pays vers l’autre.
Les frais d’escorte sur le corridor Dakar-Bamako limitent les retombées escomptées de toutes les convenions bilatérales et communautaires entre le Sénégal et le Mali.
Ainsi, pendant que le port d’Abidjan se repositionne avec le système de balises permettant le suivi des camions d’Abidjan à Bamako (1000KM), le port de Dakar évolue dans une approche de maximisation des taxes qui ne va pas dans le même sens qu’un encouragement des échanges commerciaux.... suite de l'article sur Autre presse