Le Président de la République Issoufou Mahamadou, candidat à un second mandat, a été largement plébiscité avec 92, 49% de suffrages contre 7, 51% pour son challenger Hama Amadou. C’est au cours d’une cérémonie solennelle, depuis le Palais des Congrès de Niamey, que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a proclamé les résultats.
Avec un taux de participation de près de 60 %, les Nigériens ont renouvelé leur confiance au Président Issoufou Mahamadou.
Cette large adhésion populaire permettra, à coup sûr, au Président réélu, de ‘’mettre en œuvre l’acte II du Programme de Renaissance, afin de créer les conditions de la renaissance culturelle du Niger, de la sécurité des personnes et des biens, du renforcement de la démocratie, de l’équipement du pays en infrastructures routières, énergétiques, ferroviaires et urbaines, de sa sécurité alimentaire, de la promotion des secteurs sociaux de base (Education et Santé), de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour les populations, et à créer des emplois, notamment pour les jeunes’’.
Victoire donc du Président candidat, mais victoire surtout du peuple nigérien. Ce peuple qui a su montrer à la face du monde qu’en dépit des vicissitudes liées au déroulement normal d’un processus démocratique où les esprits étaient surchauffés, qu’il est et demeure un peuple de paix et de tolérance.
Cette paix et cette tolérance doublées de nos valeurs civilisationnelles ont permis aux Nigériens de rester sereins tout au long des joutes politiques.
Le Président Issoufou n’a pas manqué d’ailleurs de saluer la maturité politique et la forte mobilisation du peuple nigérien à l’occasion de ce scrutin. Il a aussi, tout comme la communauté internationale, salué le travail remarquable de la CENI ; de ces hommes et de ces femmes, qui malgré les pressions multiples et multiformes ont su rester sereins pour travailler, jour et nuit, avec honneur et dignité pour le Niger. C’est d’ailleurs l’occasion d’insister pour l’institutionnalisation d’une CENI permanente pour mieux appréhender toutes les vicissitudes liées à l’organisation des scrutins électoraux.
Le peuple a donc tranché, le Président Issoufou a la lourde charge de continuer sa tâche ; mais l’attente du peuple est si grande, énorme, immense. Les besoins sont gigantesques et les moyens de plus en plus rares. Pour ne pas casser l’élan pris par le Niger lors de la première mandature, le Président Issoufou s’engage à réaliser une nouvelle ambition pour le Niger, à relever tous les grands défis, mais réaffirme-t-il, ‘’j’ai besoin du soutien de tous les Nigériens. Je voudrais que la victoire du 20 mars ne soit pas celle d’un seul camp, mais celle du pays tout entier. Je voudrais que la victoire du 20 mars soit celle de toutes les filles et de tous les fils du pays.
C’est un appel à la paix des braves ; un appel à la raison sur la passion ; un appel au génie de l’homme nigérien. Le rassemblement, l’union des cœurs et des esprits ; le don de soi pour sa patrie ; l’engagement pour une noble cause.
« Rassemblons-nous donc, ne gaspillons pas nos énergies dans de vaines querelles, unissons-nous, tous ensemble, pour construire notre maison commune. Notre pays doit renforcer son unité et sa cohésion sociale. C’est dans cette perspective que je lance un appel au rassemblement de tous les Nigériens pour que se mette en place un large front dont le seul objectif sera la renaissance du Niger et donc le progrès, la paix et la prospérité pour tous».
Penser ensemble, agir ensemble, construire ensemble tels doivent être le réflexe de chaque Nigérien. En effet, face aux menaces sécuritaires et aux actions néfastes des terroristes qui sont à nos portes, nous sommes obligés de nous unir et de nous rassembler pour défendre notre patrie’’, a, encore souligné le Président Issoufou, tout juste après la proclamation des résultats par la CENI.
C’est dire donc que contrairement à ce que pensent certains, l’invitation du Président Issoufou n’est pas une invite aux loups affamés pour venir déguster avec lui la partie viandée, mais il s’agit d’une intention noble pour contrecarrer ensemble les menaces de toutes sortes qui pèsent sur le pays.
Le Président Issoufou dispose actuellement à l’Assemblée nationale (dont nous saluons au passage l’installation officielle), d’une majorité confortable pour mener à bien son Programme de Renaissance II. Il peut gouverner seul avec ses alliés, cependant, malgré tout, il tend sa main fraternelle à ses frères et sœurs de l’opposition, car l’intérêt supérieur de la Nation l’exige.
Et les Nations Unies, comme l’a souligné Ibn Chambas, souhaitent que ‘’le Niger demeure un modèle de démocratie, basé sur la bonne gouvernance, le respect des institutions et l’Etat de droit, garants de la stabilité et de la sécurité du pays et de la sous-région. En particulier, il sera de la responsabilité du Président élu de prendre toute initiative de nature à apaiser le climat social, à rassembler la population et à conduire ensemble, avec les Nigériennes et les Nigériens, un processus inclusif de dialogue national constructif pour le bien de la Nation. J’appelle tous les acteurs concernés à y répondre favorablement’’.
Comme il l’a d’ailleurs fait à maintes reprises, le Président Issoufou a accédé à cette demande pressante de la communauté internationale, en réaffirmant une fois de plus qu’il est ‘’prêt à mettre en place, avec l’opposition, un gouvernement d’union nationale afin de faire face aux menaces auxquelles le peuple nigérien est exposé. Il n’y a pas que ce défi sécuritaire, il y a d’autres défis: le défi du développement économique et social. Tous ces défis nécessitent une union sacrée’’.
Une union sacrée qui nous permettra de vaincre les adversités et de remodeler le Nigérien de demain.
Car, pour paraphraser le Président Barak Obama, cette victoire du peuple nigérien n’est pas le changement que nous recherchons. Ce n’est que notre chance de construire ce changement à travers une renaissance culturelle. Et cela ne peut pas arriver si nous revenons constamment en arrière; si nous passons le plus clair de notre temps à faire uniquement de la politique politicienne; à nous chamailler, à nous invectiver, si nous oublions l’essentiel; si nous ne changeons pas nos mentalités d’arriérés. Cela ne peut arriver sans un nouvel esprit de service, un nouvel esprit de sacrifice, un nouvel esprit de don de soi, un nouvel élan de patriotisme, un nouvel esprit de nationalisme. ‘’Alors, faisons appel à un nouvel esprit de patriotisme et de responsabilité par lequel chacun d’entre nous décidera de se mettre au travail, de travailler plus dur, et de s’occuper pas seulement de soi, mais les uns des autres’’.
Alors, la paix, la paix seulement, et mettons-nous au travail, chers compatriotes !
Mahamadou Adamou(mahamadou.yaks@yahoo.fr)