La Cour constitutionnelle du Niger, la plus haute juridiction du pays, a validé mercredi les résultats du second tour de la présidentielle du 20 mars et confirmé la réélection du président sortant Mahamadou Issoufou avec 92,51% des voix.
Selon l’arrêt de la Cour lu par sa présidente Kadidjatou Abdoulaye Ly, l’opposant Hama Amadou a recueilli "332.292 voix soit 7,49%" et Mahamadou Issoufou en a obtenu 4.102.363, "soit 92,51%" des 4.434.655 suffrages "exprimés valables".
"La Cour constate que le candidat Mahamadou Issoufou a obtenu le plus grand nombre de voix, le déclare par conséquent élu président de la République pour un mandat de cinq ans à compter du 2 avril 2016", a déclaré Mme Ly.
Le taux de participation est de 59,80%, a noté la Cour, dont les arrêts ne sont susceptibles d’aucun recours.
L’opposition a boycotté le scrutin qu’il a qualifié de "mascarade électorale" mais le camp présidentiel parle d’élections libres et transparentes.
L’opposition a d’ailleurs affirmé qu’elle ne reconnaitra pas M. Issoufou comme président à partir du 1er avril, date de la fin de son premier mandat.
Elle réclame "une période de transition" pour la tenue "de nouvelles élections transparentes et crédibles".
Le président réélu, âgé de 64 ans, a proposé à l’opposition d’entrer dans un gouvernement d’union nationale.
"La question pour nous n’est pas de participer à un gouvernement d’union nationale juste pour occuper des strapontins (...) mais pour créer les conditions afin de remettre la démocratie sur les rails", a déclaré mardi à l’AFP Amadou Boubacar Cissé, l’un des vice-présidents de la Coalition de l’opposition pour l’alternance (Copa 2016).
L’opposition s’est dite "ouverte à un dialogue pour ne pas mener le pays au chaos" mais pose comme "préalable" la libération des opposants emprisonnés et le règlement définitif de "la situation judiciaire de Hama Amadou".
Hama Amadou, 66 ans, n’avait pu s’exprimer publiquement pendant la campagne électorale. Il est hospitalisé en France depuis le 16 mars après avoir été évacué de sa prison nigérienne où il se trouvait, depuis novembre, pour son implication dans un présumé trafic d’enfants.
Ancien Premier ministre, l’opposant a toujours affirmé que ces poursuites étaient un montage politique. Le pouvoir, lui, parle de "dossier de droit commun".
La Cour d’appel de Niamey a décidé mardi de remettre M. Amadou en liberté provisoire.