Le dialogue entre le président nigérien Mahamadou Issoufou et l’opposition qui conteste sa réélection doit passer par la "reconnaissance des institutions issues" des élections législatives et présidentielle de février et mars, a déclaré mercredi le Premier ministre Brigi Rafini.
Réélu avec un score de 92,51% des voix lors du second tour de la présidentielle, Mahamadou Issoufou fait face à une fronde de l’opposition, qui a rejeté sa proposition de "gouvernement d’union nationale".
Le président veut "continuer le dialogue" mais dans "le respect de la Constitution et la reconnaissance des institutions issues des élections", a déclaré M. Rafini dans un courrier adressé à la Coalition de l’opposition pour l’alternance (Copa 2016) et lu sur les médias publics.
Le chef du gouvernement dit espérer que l’attitude de l’opposition restera "démocratique et républicaine".
Lundi, la Copa a, dans une correspondance, conditionné "tout dialogue" à une "transition" en vue de la tenue "de nouvelles" élections "transparentes et crédibles".
Mahamadou Issoufou a été réélu avec 92,51% des voix lors du second tour de la présidentielle, contre 7,49% à Hama Amadou, le candidat de la Copa.
L’opposition, qui a dénoncé "une mascarade électorale" et avait appelé à boycotter le scrutin, estime que le président Issoufou ne sera plus légitime à la fin de son actuel mandat qui expire le 1er avril.
Elle a prévenu qu’elle ne reconnaîtra pas non plus les nouvelles institutions, dont le Parlement, où elle refuse toujours de siéger depuis son installation la semaine passée.
La Copa a également appelé à la "résistance citoyenne", jugeant que "toutes les conditions de la violence et du chaos sont réunies".
M. Rafini a "espéré" que cette "résistance" se fera sans "préjudices" sur "les institutions de la République".