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Mahamadou Issoufou à la recherche d’une légitimité
Publié le samedi 2 avril 2016   |  Le Courrier


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© AFP par ALAIN JOCARD
Visite de travail et d`amitié du président Mahamadou Issoufou à Paris
Mardi 2 juin 2015. France. Le Chef de l`Etat Mahamadou Issoufou en visite de travail à Paris. Le président Mahamadou Issoufou du Niger


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Le 22 mars 2016, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) proclame les résultats globaux provisoires du deuxième tour de l’insolite élection présidentielle, considérée comme une farce électorale, et crédite Mahamadou Issoufou de plus de 92% des suffrages, soit plus de 4 millions de voix favorables, sur les millions d’électeurs imaginaires qui ont fait le déplacement…sur les procès verbaux. On notera qu’entre le premier et le second tour, seuls cinq cent mille électeurs n’ont pas fait le déplacement, malgré le mot d’ordre de boycott de la Coalition pour l’alternance 2016 (COPA 2016) qui a disposé de plus de 36% des suffrages au premier tour, et l’absence d’enjeu pour les citoyens.


La Cour constitutionnelle validera le mercredi 30 mars 2016, cette fois-ci en audience solennelle, les résultats à la soviétique de ce second tour tropicalisé où le candidat Mahamadou Issoufou verra même son score quelque peu rehaussé. Il aurait été volé par la CENI. Aussitôt, après cette proclamation des résultats par la CENI de Boubé Ibrahim et Me Kadri Oumarou Sanda, celui que les Nigériens appellent désormais « Charlie », sur les conseils de ses mentors français, dit tendre la main à l’opposition pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.


Il est jugé en cela comme « un fin stratège » par une de ses éminences grises. La main tendue est un lieu commun pour les farceurs politiques, ça ne relève nullement de la stratégie politique. Curieuse main tendue, venant de quelqu’un qui dit avoir tout le peuple nigérien avec lui, et une soixantaine de partis politiques, que l’opinion accuse d’avoir organisé un holdup électoral. Stratégie « poudre aux yeux » ou recherche de légitimité non issue des consultations populaires ? Les deux hypothèses semblent plausibles, et empreintes d’un manque de sincérité manifeste. Les élections de 2016 se sont déroulées dans un contexte très particulier. Le peuple nigérien, ainsi que tous les observateurs, nationaux comme internationaux, ont décrié le caractère inédit dans lesquelles elles se sont déroulées. Un président sortant, candidat à sa propre succession, avec tous les moyens de l’Etat contre un candidat emprisonné. C’est le comble du courage politique et la fierté. L’impréparation qui a prévalu lors du premier tour, où les élections se sont déroulées en deux temps, soit deux jours, les arrêts de la CENI qui s’est arrogé des prérogatives législatives qui dépassent ses compétences, le va et vient entre la primature et le conseil d’Etat invité à se prononcer sur un vote par témoignage pour lequel il n’est pas qualifié, est faite à dessein. Des corps et des fonctionnaires de l’Etat, astreints à l’obligation de réserve, se sont invités dans la danse, déployant parfois un zèle inouï à faire gagner le candidat du PNDSTarayya. Tout aura été fait pour être réélu président bananier. Harcèlement et emprisonnement d’opposants, journalistes, membres de la société civile dont le seul tort est l’exercice de leurs droits que consacre la constitution et que leur confère leur qualité d’homme. Confection de faux complots, montage de faux et grossiers dossiers uniquement dans le but de détruire les opposants politiques, concassages des partis politiques et entretien de dissidences internes à coup d’achat de conscience, telles ont été les hautes performances des camarades marxistes léninistes tout le long des cinq ans de gestion calamiteuse et patrimoniale des ressources nationales et des affaires de l’Etat. Sur fond d’incapacité à répondre aux nobles aspirations des citoyens qui n’aspirent qu’à vivre décemment, se soigner, s’éduquer, dans la paix et la quiétude sociale. Les actes du régime sur fond de délation, de balkanisation des populations nigériennes qu’on a voulu diviser pour cacher une incapacité notoire à faire le bonheur des nigériens a fini par jeter du plomb sur la cohésion sociale. Conscient de cet effritement du tissu social, le président auto proclamé fait croire à l’opinion nationale, suffisamment avertie de ses incessantes volte-face, ainsi que l’opinion internationale (et laquelle ?) qu’il est de bonne foi et qu il veut la paix, l’unité et qu’il se soucie du développement d’un Niger meurtri par un mandat notoirement négatif, scandé régulièrement par des scandales politico financiers où sont trempés les membres de son clan. Après avoir divisé, concassé, muselé et emprisonné des opposants en tordant le coup aux lois de la République, après avoir commis les forfaitures dignes d’une dictature stalinienne et fomenté un coup d’Etat contre la démocratie et l’Etat de droit, on tend la main à ceux-là mêmes qu’on cherché à détruire, dont certains gardent encore prison pour une affaire de coup d’Etat imaginaire dont les nigériens attendent encore les preuves, des preuves qu’ils ne cesseront jamais d’attendre, puisque manifestement elles n’existent nulle part. La main tendue n’est donc qu’un leurre. Et une manière désespérée de chercher une légitimité introuvable. Car la légitimité vient du peuple souverain, unique source de légitimation du pouvoir d’Etat en démocratie. Pourquoi chercher à négocier avec la COPA, après la pantalonnade électorale, une opposition qui a été toujours méprisée et accusée de tous les noms d’oiseaux ? Sûrement qu’on s’est rendu compte que la légitimité se trouve ailleurs. Soucieuse des lois et règlements de la République, légaliste jusqu’au bout, légalisme et sens de l’Etat et de la paix sociale qui ont toujours été la règle de conduite de l’opposition, mais lâchement considérés par les guristes comme de la peur, la COPA n’est pas prête à cautionner un tel renoncement de sa part. la responsabilité de la COPA est cruciale, car le peuple son espoir sur elle. Cinq de Guri encore au pouvoir, ce ne sera pas la Renaissance 2, mais une mort et demie. Il est évident que la légitimité ne viendra pas de l’extérieur. Ce qui est sûr, c’est que la victoire du peuple ne se vole pas. Tôt ou tard, il rattrape le voleur.


BISSO

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