«Le Niger a des difficultés, mais le développement doit être dynamique. On doit capitaliser nos acquis. Le moteur de l'économie d'un pays repose sur l'Agriculture. Si on veut réduire la pauvreté, l'insécurité alimentaire et la malnutrition, il faut mettre de ressources nécessaires permettant au secteur de se développer», a déclaré M. Djibo Bagna, président de la plate-forme paysanne.
Selon lui, la plupart des pays qui se sont développés sont passés par l'Agriculture. Ils ont augmenté la production, la transformation et créé des petites unités de transformation. « Ces petites industries créent de l'emploi à la jeunesse. Le Niger doit arriver à ce niveau. Si ce secteur est développé, on aura la création de l'emploi, le taux de chômage va baisser. La fonction publique ne peut pas recruter tous les fonctionnaires », a-t-il dit.
M. Djibo Bagna pense qu'il faut un budget spécial pour le secteur de l'Agriculture et que le Président de la République ait un regard affiché pour le secteur et ses démembrements. Pour lui, c'est le seul secteur qui peut booster le développement du pays. «Avec le deuxième mandat, le président a tiré des expériences. Comme, il existe l'Initiative 3N, la seule manière que les Nigériens puissent se nourrir est d'investir dans l'Agriculture (l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'agroforesterie) a-t-il estimé. Pour ce faire, M. Djibo Bagna dit qu'il faut une politique agricole cohérente avec les différents segments du développement rural. «C'est-à-dire, régler les questions foncières. Là, le Niger est très avancé avec le code rural. Deuxième élément trouver une solution aux questions liées à l'eau », a dit le président de la Plate-forme paysanne.
Selon M. Djibo Bagna, bien que le Niger soit un pays sahélien, il dispose d'une quantité suffisante d'eau souterraine qu'on peut exploiter. Il appelle à ce que, l'Etat continue la construction et l'entretien des mini-barrages tout en impliquant les paysans dans la gestion. Il demande à l'Etat de réaliser des champs de culture autour des barrages et à développer la pisciculture. «Une fois qu'on a, la politique, l'investissement, la maitrise de l'eau, il nous reste la technologie. Vous savez très bien qu'avec le changement climatique, les paysans ont besoin de semence de qualité et d'un encadrement rapproché. Les producteurs doivent également accéder aux ressources financières avec un taux acceptable et penser à la transformation des produits et leur consommation par les Nigériens avant de les exporter», a-t-il dit.
Le président de la Plate-forme paysanne a en outre souligné que, l'Etat et les acteurs doivent développer la diplomatie pour le développement du secteur. «Nous devons actionner la mise en œuvre au niveau de la politique agricole à la CEDEAO et à l'UEMOA. Nous devons arrêter de signer des accords d'importation de certains produits qu'on peut faire ici qui compromettant notre avenir. Voilà des actions sur lesquelles je pense que le président doit mettre accent», a-t-il martelé.
Le peuple nigérien est composé de plus de 80% de paysans et de paysannes, il est nécessaire que pour élaborer des politiques du développement du secteur de l'Agriculture, les acteurs doivent être impliqués. Les paysans connaissent leurs problèmes et besoins. «Nous avons besoin d'intrants. Nous avons besoin d'engrais à temps, de semences de qualité, de la technologie pour nous permettre de transformer nos produits. Nous avons aujourd'hui beaucoup de produits, mais faute de technologies, nous n'arrivons pas à les garder pendant longtemps. Nous avons besoin des infrastructures. Nous avons besoin d'un marché local, régional et de comptoirs », a-t-il cité.
De son point de vue, tout Etat qui n'arrive pas à assurer l'alimentation de sa population n'a pas sa souveraineté. Le Niger doit s'inscrire dans la dynamique d'une ouverture sur le reste du monde. Pour ce faire, chaque acteur doit prendre ses responsabilités pour accompagner l'Etat. Il a appelé les autorités à être attentives et à rester à l'écoute de tout le monde.