Alors que les Nigériens attendaient avec impatience et anxiété la formation du nouveau gouvernement promis par le Président reconduit pour sortir le Niger des sentiers battus, la montagne a accouché d’une souris. Et quelle souris !
Avant d’analyser ce gouvernement, il convient de jeter d’abord un coup d’œil sur les grands perdants de la Renaissance 2, acte 1.
En premier et sans conteste, le dindon de la farce du nouveau gouvernement est Albadé Abouba et son Jamhuriya.
En effet, pendant que les ténors du parti attendaient une reconnaissance et une considération due à leur rang du grand parti allié du PNDS, qui a su habilement, cassé et réduit en miettes, le MNSD Nassara, le MPR Jamhuriya, le parti qui se considère à juste titre, comme le plus sûr allié sur lequel le Président Issoufou Mahamadou peut toujours compter, se sente méprisé et abandonné.
D’après plusieurs sources au sein du parti, les 5 postes ministériels donnés au parti dans le cadre de la formation du nouveau gouvernement, pour reprendre l’expression utilisée jadis par les lumanistes sont des « coquilles vides ».
Une vague d’indignation et de fronde s’est emparée de certains militants du parti. Des responsables du parti se sont sentis trahis par un des leurs, qui a privilégié ses intérêts au détriment de ceux du parti. Le Premier ministre Brigi Rafini et le Président de la République ont du pain sur la planche pour Pour revenir au gouvernement, relevons d’emblée la violation de la loi sur le quota avec 7 femmes uniquement sur un groupe de 38 ; ce qui dénote un mépris total envers la femme nigérienne.
Ensuite le caractère pléthorique du gouvernement : 38 ministres, s’il vous plaît !
38 ministères pour, une population de 17,83 millions et ce pendant que le pays est classé le dernier de la planète. A titre de comparaison, en France: 16 ministères, pour une population de 66 millions ; en chine: 36 ministères, pour une population de 1,357 milliard ; en Allemagne: 8 ministres, pour une population de 80,62 millions ; en Turquie: 22 ministères, pour une population de 74,93 millions et au Nigeria voisin: 19 ministères, pour une population de 173,6 millions. Ici au Niger, il faut récompenser tout le monde, quel qu’en soit votre passé.
A titre de rappel au Nigéria, le Président Bouhari soutenu par une large coalition au sein de laquelle se trouvait des individus sulfureux a mis son veto, lorsque son parti les a proposé à des hautes fonctions de l’Etat. C’est cela la responsabilité, la bonne gouvernance. Mais ici au Niger renaissance 2, des personnalités au passé trouble et qui trainent des casseroles, aussi lourdes que les montagnes de Damagaram, comme Mamane WAZIRI, Ben Omar, Ibrahim Sadou Issifi, Assoumane Malam Issa et Moctar KASSOUM pour ne citer que celles-ci, sont réhabilitées et rentrent par la grande porte dans le gouvernement, au détriment des jeunes intègres et compétents.
Avec cette consécration des prédateurs, le Trésor public risquerait d’être mis à rude épreuve. Comme on peut le constater, et le regretter, l’option d’un gouvernement de combat, d’un gouvernement des hommes intègres, formés pour servir et non se servir, a été abandonnée sous la pression et la gloutonnerie des partis politiques.
Or, le Président Bazoum et le Président Isoufou avaient promis aux Nigériens un gouvernement resserré et qui n’a pour unique ambition que de traduire en actes concrets les engagements du programme de la Renaissance 2. Il est temps, que les partis politiques laissent les coudés franches au Président de la République et à son Premier Ministre pour former un gouvernement digne de ce nom, afin que le deuxième mandat du Président Issoufou Mahamadou, soit inscrit en lettres d’or dans les annales du monde rural nigérien comme l’ont été les mandats du Président TANDJA MAMADOU !
Au Bénin voisin, PATRICE TALON et en Guinée lointain, ALPHA CONDE ont formé leurs gouvernement avec plusieurs technocrates et des politiciens intègres. Au Niger, d’en prendre l’exemple ! C’est notre souhait.
