La Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) spécialisée dans le raffinage du pétrole brut est une joint-venture entre la China National Petroleum Corporation (CNPC) qui détient 60 % du capital, et l’Etat nigérien qui en détient 40 %. Ses produits sont le super, le gasoil, le GPL et le kérosène. En termes de production, la SORAZ est conçue pour traiter un million (1 000 000) tonnes par an, soit environ 20 000 barils de produits finis par jour dont 7 000 destinés à la consommation intérieure et le reste à l’exportation conformément à la convention signée entre l’Etat du Niger et la CNPC.
De la prospection en passant par l’exploitation jusqu’ à la production et la vente, la SORAZ constitue le cerveau de la chaine pétrolière nigérienne. Avec le démarrage effectif de ses activités en fin 2011, la Raffinerie de Zinder a permis à de nombreux nigériens d’avoir du travail à temps plein. A cela, il faut ajouter les activités induites, à savoir quelques 100 milliards de FCFA qui alimentent annuellement les caisses de l’Etat en termes d’impôts et taxes.
Le Niger étant devenu exportateur de pétrole, le budget qu’injectait l’Etat auparavant pour rendre accessibles aux Nigériens les produits pétroliers a pu être affecté à d’autres secteurs de développement.Dés 2012 donc, le Niger devient producteur de pétrole et sa nouvelle posture de pays pétrolier lui permet d’avoir le secrétariat exécutif de l’APPA, l’association des producteurs africains du pétrole, d’attirer des investissements étrangers, et d’être un Etat en voie de développement. Cependant, la SORAZ traverse une série des difficultés qui compromettent son développement et engendrent des pertes énormes à ses finances à savoir :
La baisse de rentabilité
L’endettement et l’incapacité de payer les dettes à termes ;
Le risque de faillite;
Causées par :
Le fait que la Raffinerie n’ait pas encore l’autorisation d’exporter ses produits, bien que prévu dans le contrat de partage de production (CPP) ;
L’enlèvement des produits et le retard dans le payement des factures de SORAZ qui compliquent encore la situation et augmentent les difficultés;
Les prix bas de sortie de l’usine ;
La chute des prix de produits pétroliers sur le marché international.
A cet effet, le tableau qui suit clarifie la situation :
Année Production en
tonnes Taxes et Impôts en FCFA Pertes(-) / Gain(+) FCFA
2013 886,314 t 44 033 859 941 (+) 9 348 361 164
2014 817,717 t 46 426 196 232 (-) 14 529 042 504
2015 741,902 41 852 629 017 (-) 58 534 962 149
Une telle situation peut entrainer des effets négatifs si des solutions ne sont pas trouvées:
Réduction du personnel ;
Arrêt de la production ;
Fermeture de la raffinerie ;
Chômage du personnel.
A ce jour, la SORAZ emploie 423 nigériens et de nombreux sous-traitants. L’afflux massif des citernes a permis le développement d’une économie de transport et l’ouverture des stations services et de boutiques un peu partout à Zinder et dans les grandes villes du pays. Le plan de « nigérisation » des travailleurs nigériens est véritablement en marche. Dix huit (18) postes comprenant 54 Nigériens ont été « nigérisés » dans l’usine malgré cette période difficile.
Sur le plan social, la SORAZ, entreprise résolument citoyenne, accorde beaucoup d’intérêt aux activités d’intérêt public. En cinq années d’activités, la SORAZ a réalisé au bénéfice des populations nigériennes :
cinq (5) classes équipées et treize (13) bornes fontaines aux plus proches riverains ;
deux (2) blocs d’hospitalisation aux hôpitaux de Zinder et Doungas
Une case de santé à Tirmini ; un foyer féminin à Dakoussa et un centre de formation aux détenus mineurs de la maison d’arrêt de Zinder ;
L’aménagement d’un site de maraîchage dans la commune de Mirriah et la clôture du mur du CSI de Kantché;
le financement de 2 forages dans la région de Tillabéry ;
plusieurs requêtes ont été satisfaites notamment : la réfection des villas du conseil régional, la clôture du mur de la préfecture de Tanout, quinze (15) tonnes de mil à la cellule de crise alimentaire à Bakin Birgi, mille (1000) moustiquaires et mille (1000) couvertures à la commune de Gangara ;
Ainsi que des contributions financières à des associations et autres partenaires étatiques.
Malheureusement, la SORAZ n’a pas une base commerciale solide lui permettant de faire face aux difficultés du moment et continuer à contribuer au développement du pays. Seul le soutien indéfectible du gouvernement et de l’ensemble des travailleurs pourra apporter une solution au problème.
Ainsi, la remise de la société dans son droit à l’exportation de ses produits finis, l’augmentation des prix de produits sortis de l’usine et l’engagement de tous les acteurs permettront à la raffinerie de Zinder d’atteindre ses objectifs et contribuer de manière significative à l’économie de notre pays.
Soutenir l’émergence de la SORAZ c’est indéniablement soutenir le développement économique et social du Niger !