15 avril 1974, 15 avril 2016, voilà maintenant quarante-deux (42) ans que fut assassinée notre défunte maman et ; contrairement à ce qui avait été déclaré par les assaillants de cette nuit dominicale et pascale ; il y avait eu plus de deux victimes. C’est ainsi d’ailleurs que deux camps militaires de Niamey ont été baptisés Garba Hassane et Bagagi Hiya les noms de ces «deux» victimes « officielles » du premier coup d’Etat intervenu au Niger.
Ironie du sort ou simple coïncidence mais ces deux militaires tombés à l’entrée du palais présidentiel en cette nuit pascale du 14 avril 1974 étaient des ressortissants de la région de Yeni, village d’origine du président Diori Hamani. En fait, une bonne partie des parents paternels du président Diori vivent encore à Yeni. Quant à la seconde victime, l’ironie du sort a voulu qu’il soit non seulement un cousin à plaisanterie ; mais aussi et surtout un ressortissant de la région de Dogondoutchi, région d’origine de notre défunte mère Madame Aissa Diori.
Ainsi, ces assaillants de la nuit de paques d’avril 1974 avaient tué à froid tout ce qui semblait bouger sur leur passage vers l’accomplissement de leur « exaltante» mission.
Certains d’entre eux avaient d’ailleurs affirmé sur les ondes internationales que les murs du palais étaient couverts de miroirs et qu’en voyant leurs propres images ils avaient l’impression de voir en face d’eux «d’autres hommes armés» et n’hésitaient pas un seul instant à appuyer sur la gâchette pour «sauver» leur tête.
Manifestement, ces gens avaient été désignés pour accomplir une sorte mission comme la série télévisuelle dénommée «mission impossible»
Ainsi, ils avaient tué à froid plusieurs victimes innocentes qui n’étaient nullement impliquées dans la gestion du pays.
C’est ainsi qu’étaient tombés sous leurs balles un de nos cousins Koinreinga et un ami Sani, une grande tante Tchiourido, un de nos oncles paternel El hadj Hamidou Yacouba, Bissala, et le chef des garde de corps du président Diori Badie Harouna.
J’ai encore en mémoire toutes ses horribles images de gens qui baignaient dans leur sang ce matin du 15 avril 1974 quand Cyrille Gabriel nous fit accompagner chez notre grand-mère Sadio.
Un oncle de notre défunte mère qui était tombe comme elle sous les coups de feu des assaillants du 15 avril 1974 se nommait Moussa Oumarou et que tout le monde appelait Moussa « Kaou « qui est la traduction littérale d’oncle maternel en fulfulde. Je garde de ce grand oncle un souvenir d’un affable personnage qui aimait bien taquiner ses petits-enfants que nous étions et ne ménageait d’ailleurs personne d’entre nous.
Assurément on n’est bien loin des «deux» victimes qu’avaient annoncées les acteurs du renversement du premier régime civil du Niger en avril 1974.
Est-ce une telle pratique un acte de bravoure, j’en doute fort pourquoi les acteurs de telles barbaries ne prennent-ils pas leur courage à deux mains ; et faire leur « Mea-culpa » aux yeux du monde.
En mon sens, ils en sortiront grandis plutôt que de continuer à trainer à leurs pieds de grandioses mensonges.
Revenons si vous le voulez bien à cette journée dominicale et pascale du 14 avril 1974.En ce jour qui devait marquer ma vie, je ne me sentais pas bien dans ma peau, et assurément quelque chose me hantait. J’étais avec mes amis d’enfance tels qu’Adamou Sounna, Mahamane Laouali Dodo, Issa Mahamadou André, Amadou Mamane, Ousmane Oumarou, Abdou Mamane que nous avions cordialement surnommé Tonko Joseph, Souley Labo et bien d’autres.
Mais contrairement aux autres sorties que nous organisions, je n’avais pas mon ambiance interne habituelle et je sentais en mon for intérieur «quelque chose qui allait et revenait», je sentais que quelque chose me hantais ; mais je ne savais pas trop quoi. Et en ce dimanche pascal, j’avais signifié à mes amis que je préférais rester à la maison. Assurément la volonté Divine avait décidé que je sois témoin d’un horrible spectacle et cet horrible spectacle n’était autre que l’assassinat de notre défunte maman Aissa Diori par le sergent Niandou.
Oui appelons les choses par leur nom c’était bel et bien un assassinat car vide son chargeur et transpercer par l’arme blanche le flanc gauche d’une dame qui de surcroit n’était nullement armée comment voulez-vous dénommer un tel acte si non un assassinat en bonne et due forme. Pourquoi assassiner une dame qui de surcroit n’était pas armée. Probablement par ce que des apprentis magiciens ou sorciers ont du faire croire à ses assaillants que leur «mission impossible» ne pouvait être possible qu’en éliminant une maman de six enfants. Si non comment expliquer une telle barbarie !!!
En mon sens, il est grand temps que ces gens songent à faire leur
« Mea-culpa » !!! Il est grand temps qu’ils réhabilitent l’histoire de notre pays. Il est grand temps qu’ils remettent la pendule à l’heure. Il est grand temps qu’ils cessent de trainer au bout de leurs bottes de grotesques mensonges. Il est grand temps de songer à faire école sur les pays qui ont eu le courage d’instaurer le système de vérité réconciliation. Car le mensonge comme la trahison n’ont jamais payé et ne seront jamais être des contributeurs de la réhabilitation de l’histoire.
Ainsi, en instaurant ce système de vérité réconciliation les nigériens et le reste du monde sauront que Madame Aissa Diori comme le général Ibrahim Mainassara Barré ont bel et bien été assassinés : mais le plus important est de savoir qui se cache derrière ces horribles et ignobles actes. Non pas pour punir les auteurs de ces ignominies car cela ne relève point de notre compétence ; mais de l’apanage Du Bon Dieu. En outre, se venger ou se faire justice soi-même n’enlèvera nullement le mal qui a été fait. Il serait plutôt préférable pour nous de prendre notre mal en patience ; mais aussi et surtout de pardonner car en, mon sens le pardon est l’arme des âmes fortes
Voyez-vous en agissant de la sorte, nous aurons aidé à réhabiliter l’histoire de notre pays.
Et ce faisant, remettre à l’heure la pendule historique de notre pays.
N’est-il pas mieux de nous dire la vérité que de continuer à jouer aux romans policiers avec des « colombos» qui connaissent la vraie version des faits : mais qui continuent à se cacher dans leur imperméable et derrière l’interprétation de leur imagination, derrière le façonnement de notre histoire par leurs propres mains!!!
Ainsi, certains pseudos intellectuels qui prétendent que « mille et une versions » du décès de notre défunte maman existent et prétendent que l’on ne connaitra probablement jamais les circonstances réelles du décès de la première dame du Niger en cette nuit pascale d’avril 1974. Eh bien, ces intellectuels auraient dû tourner sept fois leurs plumes avant de faire des affirmations gratuites.
Ces mêmes pseudos intellectuels prétendant décrire l’évolution de l’opération de la prise du palais présidentiel dans la nuit du 14 au 15 avril 1974 en moins d’un petit quart d’heure. Ici également ces intellectuels auraient dû se renseigner avant d’écrire du n’importe quoi !
Car même si le commando de la nuit dominicale et pascale de 1974 était composé de « super Rambo », être maitre des lieux en quinze minutes relève plutôt de la fiction.
En outre, des trois prétendues thèses décrivant les hypothétiques versions du décès de notre défunte maman Aissa Diori, elles relèvent à n’en point douter toutes les trois de la fiction.
Car le plus âgés des enfants du président Diori était Abdoulaye qui en avril 1974 vivait déjà dans sa propre maison et n’habitat par conséquent pas au palais présidentiel. Et c’est seulement le matin du 15 avril 1974 qu’il apprit la tragique nouvelle du décès de notre maman.
Le second garçon en âge est Mounkaila qui en avril 1974 était encore à l’école militaire d’Aix en Provence en France et avait vécu de pénibles moments avant de nous rejoindre en Côte d’ivoire ou nous avons bénéficié de la légendaire *AQUABA*des ivoiriens. Le troisième en âge était Moumouni qui en avril 1974 devait fêter ses dix-huit ans et pour qui le maniement des armes ne figurait pas du tout dans son cahier de charge et n’en a jamais fait un objectif, car je vivais déjà avec notre sœur ainée Ramatou en Côte d’ivoire et j’ai su être imprégné par l’approche et la vision du président Houphouët Boigny qui avait toujours mis en exergue le dialogue plutôt que le langage des armes. Le quatrième garçon est Moussa qui était tombé sous les balles des assaillants de la nuit dominicale d’avril 1974 et qui avait dû être évacué à Abidjan.
Notre dernière petite sœur Hadiza, a également vécu cette tragique nuit en compagnie de notre grande sœur Ramatou. Toutes les deux se trouvaient dans une chambre quand les militaires sont rentrés dans le palais pour accomplir leur sale besogne.
Hadiza, Ramatou et notre cousine mairée, étant cachées dans une pièce, ont vécu les événements de cette nuit, ou notre mère a été froidement assassinée…
En mon sens, il est grand temps que le Niger et le reste du monde aient une lecture de la vraie version de « L’Histoire» : et non pas des contes de fée sur de notre pays.
En effet, nous devons cesser de nous cacher derrière des rideaux opaques du mensonge, et de l’interprétation de faits. Nous devons plutôt nous acheminés vers une noble restauration de la vérité et avoir ainsi la vraie version des faits.