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Conférence de presse du ROTAB : des zones d’ombre sur les recettes minières et pétrolières subsistent
Publié le lundi 25 mars 2013   |  Nigerdiaspora.info




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Poursuivant sa mission, le réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB) a organisé le 14 mars dernier une conférence de presse. L’objectif poursuivi par ce réseau est non seulement d’aider les gouvernements à bénéficier eux-mêmes d’une part équitable des revenus dégagés par les activités des industries extractives et améliorer la gestion des richesse générées et les retombées économiques pour notre pays, mais aussi d’aider les citoyens à comprendre la situation et demander des comptes de gestion à leurs gouvernants.



Il ressort que notre pays exploite l’uranium depuis plus de 40 ans par le biais de la COMINAK et la SOMAIR (plus de 10.000 tonnes), le charbon depuis 30 ans (plus de 160.000 tonnes par an), l’or depuis 9 ans (2 tonnes par an) et le pétrole depuis un an et demi. A cela s’ajoute une centaine de permis de recherches ou d’exploitations octroyés par l’Etat du Niger à plusieurs entreprises qui attendent encore la sortie de leur premier produit minier ou pétrolier. Malgré tout ce potentiel reluisant qui pourrait donner l’espoir de sortir notre pays des affres de la pauvreté, rien de significatif ne se dessine à l’horizon puisque selon les statistiques, près de 70% des populations vivent dans l’extrême pauvreté au Niger et le secteur extractif, bien que constituant 70,8% des exportations totales en 2010, ne contribue qu’à 5,8% du produit intérieur brut (PIB) et moins de 5% du budget. Mieux, une étude commanditée par le ROTAB sur l’état des lieux de l’exploitation des ressources naturelles de 1960 à nos jours, montre que le secteur extractif a faiblement contribué à l’économie et au développement national, mais aussi l’exploitation des ressources naturelles a surtout contribué à alimenter l’insécurité et les conflits armés, à la dégradation de l’environnement, de la faune et même à l’empoisonnement des population riveraines des sites d’exploitation par la contamination de la nappe phréatique et les centaines de millions de tonnes de déchets radioactifs.

Malgré l’engagement de notre pays dans une gestion transparente des revenus générés par les secteurs des mines et du pétrole en adhérant à l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), l’opacité continue d’être de mise. Notamment à travers la non publication au journal officiel des contrats de prospection et d’exploitation des ressources naturelles et du sous-sol et les revenus versés à l’Etat continuent à rester un secret. Du côté des sociétés minières et pétrolières, ces dernières se comportent à leurs guises, face à une impuissance totale de l’Etat du Niger. Pour étayer ces propos, le ROTAB rappelle la mise en oeuvre discrète de la plate forme Areva NC ; le retard délibéré dans l’exploitation des gisements d’Imouraren ; l’exploitation frauduleuse de l’eau par la SORAZ et les surfacturations des installations par la CNPC ; les 15% rétrocédés aux communes des régions extractives sont insignifiantes pour susciter le développement, pire le gouvernement ne réalise pas le versement dans le temps voulu aux communes et comptabilise plusieurs arriérés alors même que les compagnies ont versé à l’Etat les paiements qu’elles doivent lui effectuer sur les années concernées, pour ne citer que ceux-là.

Mais selon le ROTAB, ce qui est inquiétant aujourd’hui ce sont les déclarations de certains responsables de ces compagnies minières Mais selon le ROTAB, ce qui est inquiétant aujourd’hui ce sont les déclarations de certains responsables de ces compagnies minières, principalement celle de M. Olivier Wantz, membre du directoire d’AREVA. Ce dernier a laissé entendre dans une conférence de presse qu’il a animé à Niamey que concernant les recettes générées par l’activité minière d’Areva, 70% vont à l’Etat du Niger, 27% à AREVA et 3% aux autres partenaires. Un chiffre qui en dit long quand on sait que le Niger n’est actionnaire qu’à hauteur de 36,4% pour la SOMAIR, 31% pour la COMINAK et 33,35% pour Imouraren SA. C’est d’ailleurs à cause de ce flou que le ROTAB demande au gouvernement de communiquer au peuple nigérien, la destination prise par ces 70% de recette.

Pour une meilleure transparence dans ce domaine et pour que notre pays tire le bénéfice de ses richesses, le ROTAB demande au gouvernement le respect de l’ensemble des dispositions pertinentes de la constitution sur l’exploitation et la gestion des ressources naturelles et du sous-sol ; la révision des lois minières et pétrolières ;la révision des conventions minières et pétrolières ainsi que le code de l’investissement ; de prendre toutes les mesures idoines et appropriées pour mener les compagnies extractives à respecter la législation nationale en vigueur en la matière, ainsi que les contrats miniers ou pétroliers qu’elles ont librement signé avec l’Etat du Niger et enfin, de développer une expertise nationale en matière de négociation et de suivi de l’exécution des contrats et la doter des moyens conséquents à la hauteur de sa mission. Clans. Dans ces conditions, convenez avec moi qu’on ne peut s’attendre à rien de bon. En attestent les piètres résultats que notre équipe nationale est en train d’enregistrer.

O.M

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