Le pouvoir de Niamey vient de former son équipe gouvernementale censée résoudre les problèmes de ce pays de près de 18 millions d’habitants et dont les ‘métriques économiques’ demeurent encore au rouge malheureusement. Malgré la considération que nous avons pour une poignée de ministres au sein de gouvernement nous ne pouvons que regretter l’aspect pléthorique et encombrant doublé d’une incompétence notoire au sein de l’équipe du premier ministre Briggi Raffini.
La kleptocratie c’est ce genre de régime gouvernemental qui dépossède l’immense majorité des gens pour favoriser l’entourage, les petits amis, le clan etc…Tout porte à croire que c’est exactement ce que nous avons en face de nous au Niger: des gens qui ne travaillent qu’en fonction des plus riches dans l’espoir qu’un jour être aussi riches et milliardaires en euros ou dollars ; en somme la recherche du gain facile par tous les moyens.
Une kleptocratie est aussi un terme péjoratif désignant un système politique où une ou des personnes à la tête ou au sein d’un gouvernement pratiquent à une très grande échelle la corruption. Généralement, ces personnes pratiquent du blanchissement d’argent de manière à dissimuler l’origine de leur richesse. Durant le premier quinquennat du président Mahamadou Issoufou, nous avions tous appris qu’un ministre de la république s’est payé un établissement scolaire à Niamey d’une valeur d’1 Milliard de FCFA. Un autre super ministre aurait déposé un autre milliard de FCFA dans le compte bancaire de sa fille en hexagone etc…
Pour cette race de politiciens, on ne peut jouir d’une richesse minimale, il faut par tous les moyens être super riches et c’est pour cela que ces genres de gouvernements sont le plus souvent […] ponctués de coups d’État c’est-à-dire ‘des retours en arrière’ avec bien sûr toutes les conséquences qui en découlent: la souffrance du peuple.
Dans son ouvrage ‘The calculus of consent’ l’économiste et Prix Nobel américain M. James Buchanan asserte que cette genre de corruption est pire que la corruption elle me. C’est une forme de ‘corruption intellectuelle’ menée à l’insu du peuple. C’est le gouvernement qui cherche le gain facile. L’économiste Buchanan dit que dans ces genres de pratique, d’une manière générale on refuse de mettre l’entreprenariat et l’innovation en première ligne. On refuse de travailler dur et de mériter à la sueur de son front : on veut le statut, on veut le luxe on veut le gain facile. Du coup le secteur privé est chancelant et tout le monde se rabat sur les maigres ressources de la nation pour tirer son épingle du jeu. Not good.
Un pouvoir véritablement mammouth est frappé d’autisme
Il est ainsi très amère de constater l’aspect pléthorique de ce premier gouvernement du deuxième et dernier mandat du président socialiste du Niger. Avec 40 membres cela fait plus de trois fois la taille du gouvernement actuel du cap vert (12) deux fois celui du Benin (21). Tant qu’il y aura des gens à acheter, tant qu’il y aura des gens à récompenser, on fabriquera des postes au gouvernement pour cela. Et si on récompensait les méritants et les compétents le problème ne se poserait pas (malheureusement on peut compter du bout des doigts les membres de ce gouvernement qui sont méritants et compétents).
Ainsi il aussi clair, que ce Président est dans est dans la «logique de récompense». Raison pour laquelle il est obligé de créer des postes pour «amadouer» la foule de gens qu’il souhaite mettre à ses pieds. Cela est important de souligner sachant qu’un ministre coute très cher à l’état car un gouvernement pléthorique implique de grosses dépenses : les frais de missions, les primes de représentation, les voitures de service, les employés de maison, le personnel du cabinet, les bons de carburant, etc. Sans mentionner les ministres qui voyage en première classe à Air France. Ça coûte dans les 5 à 6 millions de francs! Même les ministres français ne voyagent pas en première classe sous frais de l’état. C’est aberrant et c’est inacceptable!
Tenez-vous bien! Un ministre coûte entre 200 à 300 millions pendant le quinquennat (5 ans) et si on se permet de créer des ministères farfelus, des ministères scindés inutilement, des ministères presque dupliqués et qui se chevauchent, cela veut dire qu’on a rien de socialisme dans son ADN au contraire on est qu’une bande des prébendiers qui veulent continuer à absorber les maigres ressources de l’état.
Pire, il y’a une mentalité qui nous handicape au pays. Au lieu de nous pencher sur le résultat à chercher le but à attendre, non, on se focalise sur comment récompenser, comment ‘acheter le militantisme’ des uns et des autres alors qu’au contraire on devrait tout faire sur la base de la compétence et moins de la loyauté et la récompense entre amis clans et gens du cénacle. Aujourd’hui si des ministres proches du président ne produisent pas de résultats qui va les sanctionner ?
Que dire de ces commerçants analphabètes qui pour fuir les affres de la justice sociale rejoignent la mouvance pour être à l’abri de toutes poursuites. Les opérateurs économique comme les Zackou Djibo dit Zaikai ont presque milité dans toutes les grandes formations politiques du pays, l’essentiel qu’ils se protègent de la justice malgré des détournements de l’argent du peuple estimé à des milliards de FCFA. Donc ceux qui dénonçaient hier les pratiques malsaines et anti démocratiques de mode de gouvernance sont aujourd’hui mis devant les faits accomplis. Leur mode de gouvernance n’est pas celui de l’exemplarité loin s’en faut !
Les socialistes africains du 21 siècle n’ont rien de social !
Lorsqu’ils étaient opposants, les socialistes africains notamment MM Alpha Condé et Mahamadou Issoufou étaient très bavards et connus pour leur prise de position farouche (nous en avions applaudis) contre les dictatures africaines. Mieux que des nouveaux partis socialistes comme le RPM d’IBK au Mali ou le MPP du président Kabore au Burkina Faso récemment crées (tous membres de l’IS) les anciens partis socialistes combattaient comme le RPG de Condé et le PNDS d’Issoufou combattaient l’injustice et les dictateurs et des pouvoirs antidémocrates africains.
Mais force et de constater, qu’une fois au pouvoir ils ont tous oublié leur militantisme très médiatisé et sont tous devenus des amis de riches dictateurs. A titre d’exemple, au temps du régime du Président Ibrahim Barré Mainassara, l’opposant Issoufou l’appelait « le général Barré » il refusait de lui reconnaitre le statut de Président. A ses yeux le président Mainassara Barré n’était pas trop démocrate. Aujourd’hui avec 5 ans seulement au pouvoir devinez qui sont les amis de Président Mahamadou Issoufou du Niger?
Ses amis sont des présidents dictateurs purs et durs : ils se nomment Dennis Sassou N’guesso ou alors Theodoro Obiang N’guema etc (ces 2 dictateurs totalisent à eux seuls plus de 60 ans au pouvoir). Pas besoin de souligner que la ‘réélection’ de M. Sassou le 20 Mars passé était suivie par des affrontements meurtriers le 4 Avril ayant occasionné plus d’une une centaine de morts. Les présidents Condé et Issoufou avaient tous deux pris part l’investiture du dictateur de Brazza hier seulement (Samedi 16 Avril). Aujourd’hui il ne reste plus qu’à courtiser le zimbabwéen Robert Mugabe pour que le club ne notre démocrate en chef et président du Niger de 2016 soit au complet.
En réalité au-delà du président c’est toute la classe politique qui nous gouverne depuis la Conférence Nationale Souveraine qui doit comprendre son rôle premier de pionnière de démocratie. Cela veut dire que comme ‘les founding fathers’ c’est à dire les pères fondateurs de la démocratie américaine, nos dirigeants se doivent de montrer le bon exemple car cette classe politique actuelle doit savoir qu’elle a plus qu’un rôle de gouvernants, mais au-delà d’exemple de ‘rôle model’ car de son comportement et de ses actes dépendront l’avenir de notre système de gouvernance.
En définitif, loin d’être une braise sur le chemin lumineux, les socialistes sont devenus encombrants budgétivores et font subir à l’état des dépenses inutiles et ringardes digne d’un autre temps. Ils oublient qu’en plus de gouverner ils ont des responsabilités historiques c’est d’être ceux qui montrent le bon chemin, et qui excellent dans l’exemplarité car l’avenir lointaine de notre nation dépendra du comportement et des actes qu’ils posent aujourd’hui. Malheureusement ‘l’absurdité socialiste’ de nos intellos de dirigeants, leur snobisme de ne pas voir un plus loin, et d’apposer des véritables politiques sociales dans l’intérêt de la masse populaire qu’ils sont censés servir et non se servir.