Les membres du Tribunal Militaire ont prêté serment, jeudi dernier, devant la Cour d'Appel de Niamey. Après leur nomination le 14 janvier dernier, les juges militaires se consacrent ainsi à un exercice légal à l'issue duquel ils ont été renvoyés à l'exercice de leurs fonctions de juges ayant la charge de juger leurs collègues et compagnons d'armes en cas de litige.
Juridiction créée en 2003, le Tribunal Militaire juge et traite les affaires militaires.
Ils étaient dix membres présents, dont un Officier Général, deux officiers supérieurs et sous-officiers, à avoir levé la main devant la Cour pour prêter serment. A cette occasion, le Procureur Général a rappelé le rôle qu'ils seront appelés à jouer au sein de la "grande muette", celui de juger leurs compagnons. Il s'agit d'une mission délicate mais aussi d'une fonction noble, a dit le Procureur qui, dans sa réquisition leur a demandé de se " couvrir de la carapace de la loi, de se prononcer en âme et conscience" car, ils ont le devoir d'exercer un attribut de Dieu: le jugement.
M. Gayakoye Sahabi a magnifié la mission qui leur est dévolue et a prodigué beaucoup de conseils aux nouveaux hommes en toge de l'Armée, avant de demander à la Cour de recevoir leurs serments avant de les renvoyer à l'exercice de cette lourde et délicate mission.
Prenant la parole au cours de cette sobre cérémonie, le Bâtonnier a dit avoir une pensée particulière pour les militaires qui assurent la sécurité, sécurisent nos lieux de travail et défendent nos frontières de nuit comme de jour, dans des conditions difficiles. Il a demandé aux juges du Tribunal Militaire de juger sur la base d'une seule chose: la loi.
Appelés à juger des amis, des compagnons d'armes, ils doivent le faire selon la boussole de la loi et agir en tout lieu et en toute circonstance selon leur âme et conscience.
Quant au président de la Cour d'Appel, il a estimé que la mission de juger un compagnon est certes un honneur, mais c'est une mission lourde de responsabilité. Le serment qu'ils ont prêté n'est pas une formalité, il est un engagement solennel devant Dieu et les hommes qu'ils doivent toujours avoir à l'esprit chaque fois qu'ils sont face à un prévenu. Indiquant qu'ils sont été choisis sur la base de leurs compétences, de leurs qualités personnelles, il les a avertis qu'ils doivent juger sur la base des dossiers et des pièces qui les constituent, et non sur les rumeurs infondées ou autres tentations. M. Ibrahin Moustapha les a appelés à la prudence et à l'impartialité avant de leur souhaiter plein succès dans cette lourde et honorable fonction.
