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Trésor Public : Vers une inéluctable cessation de paiement
Publié le vendredi 22 avril 2016   |  Le Courrier


Second
© AFP par ISSOUF SANOGO
Second tour des élections présidentielles de 2016
Dimanche 20 Mars 2016. Niamey. Les électeurs au Niger viennent voter pour élire leur président


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Vous le savez sans doute, la trésorerie publique a été mise à contribution pour huiler la machine de fraude électorale ayant permis à Issoufou Mahamadou de s’autoproclamer vainqueur au terme du second tour de la présidentielle du 20 mars 2016. Après ces violents coups de burin dans les caisses de l’Etat, nous sommes aujourd’hui devant une réalité pas du tout reluisante : l’argent se raréfie. Pire, nous fonçons vers une imminente cessation de paiement.
Lors de sa première prise de fonction en 2011, Issoufou Mahamadou avait eu la baraka de trouver des mamelles financières irriguées par l’or noir. Faut-il le rappeler, avant d’accéder au pouvoir, les Tarayyistes niaient mesquinement l’existence du pétrole dans notre sous-sol. Ce n’est que de l’eau, dénigraient-ils. Pourtant, c’est en hypothéquant cette manne qu’Issoufou Mahamadou fabriquera de toutes pièces ses nouveaux riches. C’est également en bradant d’autres ressources naturelles (or, uranium..) que le pouvoir malaimé d’Issoufou Mahamadou a réussi à ériger la corruption comme principe cardinal de gouvernance politique. Malgré ces pillages systémiques, l’appétit vorace des guristes ne s’est point apaisé. Bien au contraire, au-delà des commissions occultes et autres magouilles de bas étages, le clan du régime a transformé le Trésor Public en une sorte de tirelire où viennent se servir les princes . Aujourd’hui, la conséquence de cette razzia est là sous nos yeux : une crise financière naissante pouvant aboutir à une cessation de paiement pure et simple. Cette faillite financière inéluctable aboutira à terme à l’incapacité de l’Etat à payer les salaires des fonctionnaires. D’ailleurs, les prémices de ces difficultés sont patents. Nous sommes à deux pas des fins de mois embarrassantes. Du coup, comme pour conjurer le mal qui pointe, le pouvoir d’Issoufou Mahamadou s’adonne au bradage des sociétés étatiques. Déjà la vente de la SML serait dans les cartons. Et, il se susurre que d’autres sociétés, et pas des moindres, suivront. L’autre recours possiblement envisageable par le régime aux abois, est sans conteste l’augmentation de la pression fiscale. Le pouvoir d’Issoufou Mahamadou ne se gênera point à presser comme des citrons les contribuables nigériens. Cette politique tout aussi austère qu’impopulaire, aura indubitablement un effet désastreux sur le pouvoir d’achat des ménages. En effet, les commerçants répercuteront de facto le poids de la sévère pression fiscale sur les produits, notamment ceux de première nécessité. Une autre parade dont use le régime de monsieur 92,51% pour masquer la réalité financière du pays, consiste à l’émission des bons du Trésor et autres tirages spéciaux. Cependant, toutes ces acrobaties ne bernent point les Partenaires Techniques et Financiers de notre pays. Ces derniers sont très au fait du quotidien désolant des nigériens. Ils savent dans quel abîme sociopolitique Issoufou Mahamadou a plongé le Niger par son odieux hold-up électoral. Aussi, ce n’est pas en continuant à piétiner la démocratie qu’Issoufou Mahamadou ramènera à des meilleurs sentiments ces partenaires qui ont tourné le dos à son régime scélérat. Le courage politique, au cas où il en a, voudra qu’Issoufou Mahamadou fasse le point sur sa gestion tant politique qu’économique afin d’en tirer toutes les conséquences. Une lecture sans complaisance du bilan du premier quinquennat d’Issoufou- Charlie, met en évidence une montagne de tares. Ces manquements graves ont pour noms, entre autres : la mal gouvernance, l’affairisme, le népotisme, le favoritisme, l’impunité. Et le résultat de cette complaisance coupable dans la gouvernance politique d’Issoufou Mahamadou, est tout aussi irréfutable que calamiteux : les caisses de l’Etat s’assèchent à vue d’oeil !De sources avérées, le récent carnavalesque voyage d’Issoufou Mahamadou sur Brazzaville a fini par aggraver les choses. En effet, c’est carrément le fond de caisse du Trésor national qui aurait été raclé pour permettre à Issoufou d’aller serrer la main du despote Denis Sassou Nguesso. C’est dire que nous franchissons un palier vers une crise de trésorerie inévitable. Autrement dit, Issoufou-Charlie commence très mal son quinquennat usurpé.

Alpha

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