Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Canard Déchaîné N° 726 du

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Urgence et exigence : Restaurer la démocratie
Publié le mardi 26 avril 2016   |  Le Canard Déchaîné




 Vos outils




Nul doute ! La Démocratie acquise chèrement au Niger, souvent au prix de mille et un sacrifices, cette démocratie est aujourd’hui en souffrance. Par le déséquilibre des chances créé au dernier scrutin présidentiel, le Guri vient de consacrer une rupture d’avec le jeu démocratique loyal et juste.
C’est un héritage de plus de vingt ans qui part en fumée, ramenant notre peuple sur les sentiers battus. Çà s’agite de tous les côtés pour restaurer la démocratie. Il faut agir vite, très vite avant qu’une nouvelle expérience regrettable et désagréable ne vienne réduire à néant les efforts consentis jusque-là pour promouvoir la démocratie dans notre pays.

25 ans d’acquis démocratiques balkanisés. Sacré Niger ! La terre où toutes les aberrations semblent s’être données rendez-vous ; pour le bonheur des gouvernants et pour le malheur du peuple qui, paradoxalement, n’est pas innocent dans la situation de misère au quotidien qu’il vit! Tout est question de choix et il reste évident que de tous les temps, les Nigériens, dans leur majorité, ont opéré de très mauvais choix qui les paupérisent davantage. Que voulez-vous ? Le diable lui-même ne saurait à juste titre définir ce qui se passe réellement dans la tête de nos compatriotes ; non ! Plutôt dans les têtes de nos concitoyens car, un seul individu dans ce pays peut avoir plusieurs têtes. Eh oui ; elle peut être ronde aujourd’hui et devenir pointue un de ces jours où il va décider de basculer là où il se sentirait mieux, et cela contre toute décence ; pourvu qu’il se remplisse la panse ; estomac lé- ger ; esprit léger ; vision légère aussi. Soit.

C’est très certainement le sentiment amer que nous avons développé plus haut qui aurait traversé l’esprit du staff de l’Association Nigérienne de Défense des Droits Humains (ANDDH) quand elle a choisi d’intituler son 8ème Congrès : la civilité de la Société Civile. Très bonne vision qui vient très à propos car, dans quelques jours, une partie de la Société Civile nigé- rienne organise une sortie nationale placée sous le sceau de la Restauration de la démocratie. Périphrase très significative, au demeurant très dangereuse quand on s’y penche avec lucidité.

« Restaurer la Démocratie » ; cela sous-entend qu’elle n’y est plus que le pays vit désormais dans une impasse où la démocratie serait usurpée ou mise à rude épreuve par les ténors du pouvoir. Rappelez-vous juste de l’intervention des militaires en 2011 pour « restaurer la démocratie » qui était balkanisée et usurpée par Tandja Mamadou et ses sbires. Ceci dit, de l’avis de cette branche de la société civile, il y a urgence à restaurer la démocratie. Cela est d’autant plus préoccupant quand on examine avec sé- rieux et sans parti pris les organisations qui composent le collectif en question. En effet, pour la plupart de ces associations, on peut leur reconnaître une certaine orthodoxie dans leur conduite ; tout à fait le contraire de certaines qui n’hé- sitent pas à s’afficher politiquement et de manière éhontée. Partant d’un tel contexte, on peut sans risque de se tromper dire que le groupe qui prépare sa sortie est un collectif crédible qui dispose d’un certain crédit tant sur le plan national qu’international. Rappelons que pour la plupart, ces associations avaient participé au mouvement historique de lutte contre la vie chère. C’est donc un groupe expérimenté et qui a déjà l’habitude de ce genre de manifestations. Ces structures ne manqueraient très certainement pas de mobiliser une grande partie de Nigériens, déjà frustrés par des scrutins biaisés qui viennent de consacrer le retour aux affaires du Guri de façon hautement frauduleuse. Tous ces frustrés ne manqueraient pas de sortir pour envahir les rues et crier leur ras le bol contre le Guri. Inquiétant comme situation pour un pouvoir déjà miné par des contradictions internes nées au lendemain du partage du gâteau. Il est très mal parti le Guri system.

L’un dans l’autre, il apparaît donc très clairement que la démocratie est aujourd’hui balkanisée au Niger et qu’il faudrait la restaurer. Retour à la case départ ou ultime saut périlleux pour un pays qui a vécu 25 années d’apprentissage démocratique. De 1990 à aujourd’hui, cela fait bien un quart de siècle que le Niger expérimente la démocratie. Et, Dieu merci, notre pays est devenu un chantre de la démocratie dans la sous région. Son exemple a fait école un peu partout dans le monde. Malheureusement, tous ces précieux acquis sont aujourd’hui en train d’être hypothé- qués et même sacrifiés par un ré- gime qui a fait le choix de ramer à contre-courant de la marche de l’Histoire. En effet depuis qu’il s’est aperçu que si jamais il ne revenait pas aux affaires son compte serait cuit, le Guri system a choisi un retour pur et simple à la dictature socialisante. Emprisonnement des opposants, trucage de scrutins, chantages vis- à-vis de tous ceux qui ne s’habillent pas en rose, rien n’est mis à l’écart pour s’assurer les pleins pouvoirs. On assiste même à des enlèvements et tortures avec l’exemple d’un humble citoyen Boubacar Kimba Kolo dit BK (membre du bureau des jeunes LUMANA FA) qui aurait été torturé par les agents de police avant d’être enlevé et soumis à un procès des plus aberrants ; heureusement que notre vaillante justice veille au grain. L’un dans l’autre, nous sommes aujourd’hui obligé de reconnaître la mort dans l’âme que la démocratie, le jeu démocratique pur et juste, la jouissante effective et loyale des prérogatives démocratiques, tous ces acquis arrachés de haute lutte ne sont plus que de l’Histoire. Par le truchement du Guri system, notre pays renoue avec les vieux démons de la dictature et des agissements intempestifs et contraires à la démocratie. Cette situation a fini d’être comprise et acceptée par nos concitoyens, même ceux qui sont du bord du Guri. Il y en a qui sont loyaux et lucides qui reconnaissent non seulement que le jeu dé- mocratique juste et loyal a été biaisé mais aussi que l’opposition est victime de chantages et d’exclusion. Il reste que la communauté internationale s’y penche avec sérieux, sans parti pris, sur la situation. Aucun doute avec les Etats-Unis et le Canada qui n’ont pas l’habitude de position mitigée. Le hic est avec nos cousins ou nos ancêtres les Gaullois dont la position est toujours confuse dans ce genre de situation. La Démocratie est réellement menacée au Niger, il faut la restaurer ; une réalité qui aurait déjà fait perdre la tête à un grand Guriste admis dans un centre hospitalier européen pour insomnie chronique.

MAI SAMARI

 Commentaires