Ce sont plus de 1.160 milliards de rands soit environ 80 milliards de dollars, que perd l’Afrique chaque année, en raison de sorties illicites de capitaux, a déclaré lundi, l’ex-président sud-africain, Thabo Mbeki.
« Nous devons trouver un moyen de suivre ces flux de capitaux afin de pouvoir évaluer si les mesures fonctionnent et entraînent une réduction de ces flux» a recommandé Mbeki lors d’un point presse à Johannesburg.
Le chiffre annoncé par Mbeki est largement supérieur à celui estimé par le Fonds monétaire international (FMI) qui dans ses conclusions sur la question des sorties illicites de capitaux, a déclaré que l’Afrique perd 50 milliards de dollars par an.
Si l’on examine plus en profondeur ces statistiques, les chiffres s’élèvent à un montant approximatif de 80 à 90 milliards de dollars, a expliqué Mbeki, qui a invité les banques centrales à plus de rigueur en suivant à la trace l’argent qui transite par leur système.
«Cet argent ne quitte pas le continent dans des sacs en plastiques, il passe par des systèmes financiers» a déclaré Mbeki qui dirige le panel de l’Union Africaine sur les sorties de capitaux illicites. Il a également appelé à des efforts pour renforcer les autorités fiscales sur le continent africain, car il y a des faiblesses dans ces institutions.
Le secteur commercial est responsable des deux tiers des capitaux qui quittent illicitement le continent africain, le troisième tiers est attribué aux activités criminelles comme le trafic de drogue ou d’êtres humains et la corruption.
Le panel de l’Union africain sur les sorties de capitaux illicites d’Afrique composé de 10 représentants de pays africains, a présenté ses conclusions à l’issue d’une enquête de quatre années.
Mbeki a indiqué que ce panel maintenait des consultations avec certains pays et certaines institutions financières comme l’Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE) et la Banque centrale européenne.
L’OCDE a accepté de collaborer avec le panel pour pister et réduire ces sorties de capitaux africains illicites, et pour mesurer si des progrès sont obtenus dans cette lutte.