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Peut-on mener une vraie lutte contre la corruption sans passer par la lutte contre l’enrichissement illicite au Niger?
Publié le jeudi 28 avril 2016   |  Nigerdiaspora


Lutte
© Autre presse par DR
Lutte contre la corruption


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Depuis l'investiture, le 2 avril dernier, du Président de la République Issoufou Mahamadou, la lutte contre la corruption revient presque dans tous les discours officiels. Cela, parce que dans son discours d'investiture, le Président de la République a laissé voir que le combat contre ce phénomène de la corruption va être un des aspects sur lesquels il va beaucoup plus consacrer son énergie tout au long de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
Le Président Issoufou Mahamadou n'a pas dévoilé les nouvelles stratégies - au cas où elles existent - sur lesquelles il compte s'appuyer pour réussir ce difficile défi de lutter contre la corruption dans ce Niger où la course pour l'acquisition des biens matériels semble ravir à la lutte traditionnelle sa place de "sport roi". Cependant, une vraie lutte contre la corruption ne peut réussir au Niger que si elle est précédée ou tout au moins menée en même temps que la lutte contre l'enrichissement illicite. En effet, avec la complicité traditionnelle qui a toujours existé entre eux et du fait de l'existence d'une législation qui les frappe en même temps, il serait illusoire de penser qu'un citoyen ayant corrompu un autre, pour obtenir de lui un service, peut le dénoncer auprès d'une quelconque autorité chargée de lutte contre la corruption. De même qu'il est impensable que l'agent de l'Etat, qui a accepté d'être corrompu, aille se dénoncer lui-même auprès des personnes chargées de le sanctionner. La plupart du temps, il n'existe aucune trace qu'un agent de l'Etat a été corrompu, au point où même lorsque le corrupteur venait à le dénoncer que le juge ait des preuves matérielles pour agir. C'est en raison de cette complicité qui existe entre eux et leurs corrupteurs et de la complexité de toute procédure judiciaire qui doit forcément se baser sur des preuves matérielles, que beaucoup d'agents de l'Etat n'hésitent plus à prendre des "dessous de table" ou des "pots-de-vin", en monnayant leurs services. Le meilleur moyen de confondre cette race d'agents indélicats est d'engager une lutte contre l'enrichissement illicite, qui consiste à demander à un citoyen quelconque - dont on constate un changement brusque du niveau de vie, que le revenu légal ne peut pas soutenir - de justifier la provenance de ses biens. Si une telle lutte est courageusement menée, elle permettra à coup sûr de confondre ces dizaines, voire ces milliers d'agents de l'Etat - dont le salaire mensuel n'atteint guère les trois cent mille (300.000) - qui bâtissent, au bout de deux à trois ans, sans prêts bancaires, ni gain au Pari mutuel urbain (PMU), des villas de plusieurs dizaines de millions et qui circulent dans des véhicules que même certains opérateurs économiques n'ont pas le courage de s'acheter. Pour un pays entouré par des foyers de banditisme en tout genre, la lutte contre l'enrichissement illicite est même nécessaire d'un point de vue sécuritaire, pour s'assurer que toutes ces somptueuses villas qui poussent comme des champignons dans les différents quartiers de Niamey et ces véhicules d'un luxe insolant qu'on retrouve de fois dans les mains des jeunes gens, ne sont pas le produit d'un trafic criminel. Il se raconte que sous le régime de feu Président Seyni Kountché, même des enfants issus des familles nanties et connues de tous faisaient attention à ne pas faire étalage de leurs richesses. Aujourd'hui personne n'a peur de cela. C'est vrai que les temps ont changé.

M.T

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