Le gouvernement du Niger a prolongé de trois mois l’état d’urgence dans la région de Diffa (sud-est), proche du Nigeria, en raison du "niveau de menace élevé" du groupe islamiste Boko Haram, a annoncé jeudi la télévision publique.
"La situation sécuritaire dans la région de Diffa reste encore préoccupante avec un niveau de menace assez élevé dû aux attaques de Boko Haram", précise un communiqué du conseil des ministres lu à la télévision.
"L’état d’urgence" est ainsi prorogé pour "trois mois à compter du 28 avril 2016" dans cette zone frontalière du nord-est du Nigeria, considéré comme le fief des islamistes, précise le texte.
L’état d’urgence, qui accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité dont celui "d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit", a été instauré en février 2015 après les premières attaques de Boko Haram contre le Niger. Il a été depuis reconduit plusieurs fois du fait de "la persistance" des raids meurtriers des insurgés nigérians.
La menace s’est aggravée avec le départ des troupes du Tchad et du Niger des localités nigérianes de Malam Fatori et Damasack, proches du Niger, d’où elles avaient chassé les combattants de Boko Haram en mars 2015.
Après le départ des militaires, Boko Haram a réoccupé ses deux anciens fiefs.
Mercredi, le général nigérian, Lamidi Adeosun, chef de la force régionale basée dans le bassin du Lac Tchad, a critiqué à Niamey la lenteur de la communauté internationale à concrétiser le soutien promis pour lutter efficacement contre Boko Haram.
Avec 8.500 hommes, la force régionale a réussi à nettement réduire les activités militaires du groupe islamiste nigérian sans pour autant parvenir à le mettre hors d’état de nuire.