Le mot d’ordre d’une journée ville morte jeudi lancé par la société civile nigérienne regroupée au sein d’un collectif "Résistance citoyenne", sur l’ensemble du territoire national, "pour lutter contre la remise en cause de l’ordre démocratique", a été timidement suivi.
A Niamey, la capitale nigérienne, les banques, les marchés et autres magasins sont restés ouverts, les conducteurs de taxis et de minibus, communément appelés "faba-faba" (secourir, en langue Zarma), ont circulé toute la journée, dans l’ensemble, la population a vaqué à ses occupations habituelles, a constaté un correspondant de Xinhua.
"La ville a été plus vivante que jamais", ironise un habitant, pour qui "le collectif a été tout simplement désavoué par la population".
Par contre pour les organisateurs de cette journée, le bilan est plutôt satisfaisant eu égard au temps relativement court pour sa préparation. Pour eux, "la lutte ne fait que commencer" et se disent "sûrs de la victoire finale".
Les acteurs du collectif, qui regroupe une vingtaine d’ONG, entendent dénoncer, à travers cette manifestation, les irrégularités ayant marqué les dernières élections au Niger qui ont reconduit le président sortant Mahamadou Issoufou, et empêcher "les dérives autoritaires" dans le pays.
Le "Collectif Résistance citoyenne" dit ne pas pouvoir accepter, "après tant de sacrifices consentis pour la voir vu naître et tant de luttes menées, parfois au péril de leur liberté et de leur vie, que la démocratie soit mise sous coupe réglée et qu’elle devienne la chose de quelques individus prêts à tout pour conserver le pouvoir".
"C’était une décision prise rapidement, et avec les coupures intempestives d’électricité, les gens n’ont pas regardé la télévision ou n’ont pas écouté la radio, et la communication n’est pas passée", a expliqué l’un des leaders du collectif à notre correspondant.
Il appelle également à une journée de prière vendredi et projette d’organiser une nouvelle manifestation (meeting suivi de marche) samedi prochain.