Par la voix de son ministre des relations extérieures, le gouvernement du Niger a indiqué mardi 3 mai 2016 qu'il avait besoin d'un milliard d'euros, pour combattre l'immigration clandestine au départ de son territoire et à destination de l'Europe. Ibrahim Yacoubou a annoncé que son pays a demandé à la France, l'Allemagne et l'Union Européenne, de l’aider à réunir cette somme, apprend-on de sources médiatiques nigériennes.
L'annonce a été faite à l'occasion d'un point de presse marquant la visite de Jean-Marc Ayrault et de son homologue allemand des Affaires étrangères Franck-Walter Steinmeier, qui effectuaient au Niger la dernière étape de leur voyage conjoint en Afrique. Les deux hommes ont rencontré le président Mohamadou Issoufou avec lequel il a été question de sécurité, mais aussi d’immigration clandestine.
« Le défi sécuritaire et le défi migratoire m'ont beaucoup frappé. Tout va de pair. Il est important que l'Allemagne et la France expriment une conviction. Le continent africain et l'Europe sont étroitement liés, leurs destins sont liés et nous devons faire face ensemble aux défis considérables qui sont devant nous», a déclaré le ministre français selon des propos rapportés par RFI.
A la fin avril, des statistiques officielles ont estimé à 11 000, le nombre de personnes qui, chaque semaine, traverse le désert du Niger pour se rendre en Europe via la Libye.
Pourtant la cause nigérienne est loin de trouver un écho favorable. L’Union européenne a mis en place un Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique d'un montant actuel de 1,8 milliard d'euros, dont l'objectif est de contenir l’afflux d’immigrants illégaux arrivant sur ses rivages. Certains observateur jugent la somme insuffisante. L'UE leur rappelle qu’elle contribue à hauteur de 20 milliards d'euros à l'Aide publique au développement des pays africains parmi les plus pauvres du monde.
D'un autre côté, la sincérité des pays africains à lutter contre l'immigration clandestine est mise en cause par certains analystes en Europe. Si le Sénégal fait figure de bon exemple, pour des pays comme le Niger, dont la survie d'une partie de sa population dépend des transferts effectués par les migrants, cela semble moins évident.
04 mai 2016