A peine l’opération mai boulala déclenchée, des sérieux obstacles, se dressent devant la justice et la HALCIA, qui sont les principales institutions chargées de la matérialisation de ces engagements bien louables du président de la République lssoufou Mahamadou. En effet, pour donner le signal fort de sa décision, relative à la lutte contre l’impunité et la délinquance financière, lePrésident de la République a fait engager depuis quelques jours comme on le sait, des inspections d’Etat dans tous les ministères et dans les service rattachés de la Présidence et de la Primature. Il a demandé en même temps au Président de la HALCIA de se pencher sur tous les dossiers en souffrance au niveau de sa structure afin de dresser des rapports qu'il transmettra directement aux tribunaux.
En somme, le Président de la République voulait d’une gigantesque opération mains propres qui va passer au peigne fin, toute la gestion des cinq dernières années et voire même au-delà pour s’intéresser à la cinquième République de Tandja Mamadou.
A plusieurs reprises le Président de la République lssoufou Mahamadou en personne et le Président du parti PNDS, monsieur Bazoum Mohamed ont laissé entendre que la lutte contre l’impunité ne fera pas de quartier cette- fois ci et n’épargnera personne. Elle se fera dans tous les secteurs de l’administration publique.
Mais voilà que la procédure judicaire engagée, sur les graves fraudes ayant conduit à l’annulation du dernier concours de recrutement des agents de santé butte déjà à d’énormes difficultés.
Les noms de plusieurs personnalités importantes et proches du Président de la République sont abondamment cités aux cours des interrogatoires des premiers agents indexés dans l’affaire. Depuis la semaine dernière l’ancien ministre de la fonction publique Monsieur Laouali Chaibou et Son secrétaire, tous militants, de première heure du PNDS, ont été interpellés et gardés à la police judiciaire. Cet ancien ministre était celui qui s’occupait de toutes les consultations occultes du parti, particulièrement en période électorale.
Tous les marabouts et autres Zima émergent chez lui. Ce n’est donc pas un simple militant dont on peut sacrifier facilement même s’il s’agit d’une l’opération mai boulala. Il a d’ailleurs été désigné tout récemment commissaire à la CDEAO au nom du Niger où il a déjà pris fonction. Il était rentré au pays pour amener sa famille avec lui à son nouveau poste, quand la police l’a appréhendé pour l’écouter dans le cadre de cette procédure. En dehors de lui les noms de plusieurs autres personnalités sont cités dans ce dossier au niveau de la procédure judiciaire. De façon flagrante des personnalités ont utilisé leur position politique ou leur proximité avec le Président de la République pour établir des listes des candidats à faire admettre. On parle même d’un quota qui a été dégagé pour les partis politiques membres de la majorité. Cette pratique a été instituée depuis un moment durant cette 7ème République à l'occasion des concours et autres examens…
On Se rend bien compte que plusieurs personnalités de haut rang sont touchées par ce dossier si on doit croire aux informations qui circulent.
Mais il ne s’agit ici que d’une simple enquête pour fraude à un concours, en attendant les conclusions des audits et inspections d’Etats déployés dans les services de l’Etat.
Qu’elle sera l’ampleur des dégâts au niveau des boites les plus en vue qui ont déjà fait parler d’elles en matière de mauvaise gestion ? Peut-on s’interroger.
Depuis l’annonce de cette opération, mai boulala le public piaffent de connaitre ce que pourraient être les résultats par exemple, de l’inspection du ministère de la défense sous la gestion de monsieur Karidjo Mahamadou, du ministère… de l’énergie et du pétrole avec Foumakoye Gado, de la gestion de Ladan Tchiana au ministère des mines et les conditions dans lesquelles il a accordé certains permis de recherche mais particulièrement ses relations avec les investisseurs étrangers, le passage de Wassalke Boukari au ministère de l’hydraulique , mais surtout la gestion du monsieur Amadou Boubacar Cissé au niveau de son super ministère du plan et bien d’autres.
Du côté des sociétés d’Etat, c’est la SONIDEP, la CAIMA, L’OPVN, la NIGELEC, la SPEN, la LONANI etc....qui retiennent l’attention. C’est de notoriété publique la plupart des responsables qui ont géré les sociétés publiques, ont fait à leur tète, comme s’il s’agissait d’un patrimoine privé dont on peut user et abuser à volonté. Mais bien plus grave, certains de ces DG gâtés font encore des pieds et des mains pour garder ou revenir à leurs postes sinon à accéder à d’autres encore plus juteux.
De façon générale, on assiste ces derniers temps à un branle bas indescriptible au tour de la primature et des états major des partis politiques des candidats aux nominations qui se promènent munis de leur CV et de leur Carte de militant.
Voilà, le véritable dilemme et l’ambiance prébendière auxquels se trouve confronté le Président de République lssoufou Mahamadou. Il doit opérer le choix douloureux entre poursuivre l’opération « mai boulala » sans faille en dépit de ses éventuels grabuges ou abandonner net ce chantier périlleux qui risque de faire crouler toute la machine de l’Etat et ses démembrements. Quitte à perdre en crédibilité.