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Bonne gouvernance et lutte contre la corruption: le président Issoufou désormais dos au mur
Publié le mardi 10 mai 2016   |  Tamtaminfo


SEM.
© Autre presse par DR
SEM. Issoufou Mahamadou,Président de la République du Niger


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L’opération Mai Boulala” lancée récemment par le président Issoufou Mahamadou est-elle effective, ira-t-elle jusqu’au bout ou s’arrête-t-elle à mi-chemin ? Le chef de l’Etat, peut-il « frapper” y compris dans son propre camp, parmi ses alliés et ses camarades du parti? L’heure du grand ménage a-t-elle en fin sonné ou s’agit-il d’un simple effet d’annonce?
L’opposant devenu président à l’épreuve de la gestion du pouvoir
S’il y a en tout cas un dossier sur lequel l’actuel président nigérien est attendu à l’orée de son second mandat, c’est bien celui de la lutte contre la corruption et du détournement des derniers publics. D’abord en tant qu’opposant, l’ancien leader du PNSD-Tarayya s’était toujours posé en champion de la lutte contre l’enrichissement illicite au Niger. On se rappelle encore de ses fameux discours sur le “cin hanci da rashawa” (lutte contre la corruption)”, ou encore “katanga ta tshagué ”(le mur s’est lézardé).
En tant que président en exercice ensuite, il en a fait son cheval de bataille, mettant en place dès son premier mandat la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilés (HALCIA ), sans succès notable jusqu’ici. Pour une certaine opinion publique nationale, la HALCIA est même tout simplement de la poudre aux yeux, une manière pour les autorités de masquer leur impuissance à éradiquer ce fléau.
Dans tous les cas, la question de la corruption est revenue sur les devants de l’actualité nationale ces derniers jours avec l’affaire du concours de recrutement de la Fonction Publique pour le compte du Ministère de la Santé Publique. On n’en sait d’ailleurs un peu plus sur ce concours finalement annulé par le gouvernement pour graves irrégularités.
Selon certaines indiscrétions, certains candidats avaient offert des parcelles pour figurer sur la liste des admis. D’autres en avaient offert des sommes d’argent allant jusqu’à un, voire deux millions. « Ce qui a le plus choqué le président Issoufou, c’est le fait que des individus n’ayant même pas concouru soient “admises » a indiqué sous couvert de l’anonymat un proche du chef de l’état.
Soif de justice sociale
En visite aux États -Unis d’Amérique, le président de la République s’est dit indigné par ce scandale qui ternie une fois de plus notre administration. « Le chef de l’état juge totalement inadmissible que notre administration ne soit pas à mesure d’organiser un simple concours d’entrée à la fonction publique prés de 60 ans après de l’indépendance de notre pays” rapporte une source qui a participé à une mini rencontre entre le président de la République et quelques membres de la Diaspora nigérienne aux USA, rencontre qui s’est tenue à New-York en marge de la cérémonie de signature de l’accord de Paris sur les Changements Climatiques.
La même source indique que le chef de l’État s’est dit plus que jamais déterminé à prendre le taureau par les cornes car il y va de sa crédibilité et de la crédibilité de son régime.
Mais la question que de nombreux observateurs se posent est savoir quand et comment la lutte sans merci sera véritablement engagée? Une bonne partie des observateurs de la scène nationale restent en effet septiques sur les capacités du chef de l’état à mener à bien cette lutte. « “Ca ne sert à rien d’engager une croisade sélective, de prendre les petits poissons et de laisser filer les gros”” fait remarquer un fin connaisseur de la vie politique nationale qui parle de manque de courage politique. « La bonne volonté ne suffit pas. Les beaux discours ne suffisent pas plus. Il faut passer aux actes concrets pour convaincre les nigériens. »ajoute un autre qui évoque de la soif de justice sociale.
En tout cas , pour le président Issoufou la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, c’est maintenant ou jamais, estime-t-on. Pas question de reporter ce noble combat aux calendes grecques si tel est qu’on veut obtenir des resultats tangibles dans 5 ans, c’est à d ire à la fin de ce second et dernier mandat.

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