GENEVE -- Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré mardi avoir constaté une augmentation de l'insécurité et une aggravation de la situation humanitaire dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger.
Selon des chiffres gouvernementaux, cette région accueillait à la mi-mai plus de 241.000 réfugiés nigérians, personnes déplacées et Nigériens rapatriés qui vivaient autrefois au Nigeria.
"La sécurité autour des villes de Diffa et Bosso, à l'est, s'est détériorée au cours des derniers mois, avec une succession d'incidents criminels, dont des attaques suicide près de villages et de sites où des réfugiés nigérians et des déplacés ont trouvé refuge", a dit un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève.
Environ 157.000 personnes ayant fui Boko Haram sont installées dans 135 campements de fortune le long de 200 kilomètres de la Route nationale 1, une route qui longe la frontière avec le Nigeria et la rivière Komadougou. Deux grands marchés le long de cette route sont fermés depuis avril de peur que des insurgés infiltrés commettent des attaques.
"Les conditions de vie le long de la route nationale 1 sont difficiles : dans cet endroit reculé semi-désertique, les températures atteignent 48 degrés Celsius à l'heure actuelle, et les pluies qui vont suivre dans deux ou trois mois risquent d'inonder les campements de fortune", a dit M. Edwards.
Les organisations humanitaires ont du mal à apporter une assistance aux personnes déplacées en raison de l'environnement très incertain, du nombre croissant de sites - certains d'entre eux étant éloignés - et d'un manque de financement. Sur les 112 millions de dollars requis par 22 organisations humanitaires, dont le HCR, pour les opérations dans la région de Diffa en 2016, seulement 20 millions de dollars ont été reçus à ce jour.
"Les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les commerçants et les négociants ont perdu leurs principales sources de revenus à la suite de leur déplacement et de l'insécurité dans la région. Un financement supplémentaire est nécessaire pour développer des moyens de subsistance pour ces personnes, de sorte qu'elles puissent devenir autonomes", a souligné le porte-parole du HCR.
"De plus en plus de réfugiés et de déplacés internes nous disent qu'ils veulent s'éloigner davantage de cette zone frontalière instable, car ils craignent que les insurgés attaquent leurs campements au Niger", a-t-il ajouté.