Au Niger, entre 700 et 756 nouveaux cas de fistule génitale féminine sont enregistrés chaque année, a déclaré le ministre de la Santé publique par intérim, Laouan Magagi, à l'occasion de la célébration lundi de la Journée internationale de lutte contre cette affection, qui a pour objectif "la fin de la fistule en une génération".
La fistule obstétricale, une connexion anormale entre le vagin et le rectum, est un fléau qui touche souvent les jeunes filles mariées trop jeunes. Environ 30% des filles sont mariées avant l'âge de 15 ans et 75% avant 18 ans, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
En plus de la perte permanente des urines et ou des matières fécales, elle a aussi des conséquences psychologiques pour la femme du fait de l'isolement, du rejet familial et de la communauté.
De 2005 à 2015, 4.300 patientes ont été prises en charge et 3.200 ont bénéficié d'une réintégration, a précisé M. Magagi, malgré la faible couverture sanitaire et l'insuffisance des centres de prise en charge de la fistule dans le pays.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de deux millions de femmes et de filles souffrent de la fistule dans les pays en développement, tandis que 50.000 à 100.000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année.
Pour combattre cette morbidité maternelle, le Niger a souscrit aux différents engagements internationaux et régionaux en matière d'éradication de la fistule et particulièrement depuis 2003 à la campagne mondiale d'éradication de la fistule lancée par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
A cela s'ajoutent d'autres actions comme la création d'un Réseau d'éradication de la fistule en 2004, avec comme mission la coordination et le suivi des activités de lutte, la construction d'un Centre national de référence des fistules obstétricales en mai 2008, la création de sept centres régionaux de prise en charge et la gratuité des prestations liées aux césariennes.