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Le Sahel N° du 23/5/2016

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Journée parlementaire sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) au Niger : Les députés nationaux outillés sur la lutte contre les deux fléaux
Publié le mercredi 25 mai 2016   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
La présidente de la CENTIF-Niger, Mme Sanady Tchimaden Hadattan


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La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF-Niger) a organisé hier, une journée parlementaire à l'intention des députés nationaux sur la problématique de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cette rencontre a pour objectif essentiel de sensibiliser les parlementaires sur la lutte contre le phénomène et susciter leur engagement à prendre des textes de lois en faveur de cette lutte. Les travaux de cette session ont été placés sous le patronage du premier vice-président de l'Assemblée nationale, M. Iro Sani. A cette occasion, la présidente de la CENTIF-Niger, Mme Sanady Tchimaden Hadattan et son équipe ainsi que M. Cheikh Mouhamadou Bamba, magistrat, co-président du groupe de travail sur les tendances, risques et méthodes au GIABA, expert en lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont présenté aux députés, dans un langage simple, les dangers que constituent ces deux fléaux.

En ouvrant les travaux, le premier vice président de l'Assemblée nationale a indiqué que, cette journée parlementaire est non seulement d'actualité mais elle aidera sans nul doute les députés à beaucoup apprendre pour leur mission. Elle se déroule au moment où la CENTIF-Niger a soumis à l'Assemblé nationale pour adoption le projet de loi portant ratification de l'ordonnance 2015- 23 du 15 décembre 2015 qui internalise la nouvelle loi communautaire révisée suivant les nouvelles recommandations du Groupe d'Action Financière International (GAFI). M. Iro Sani s'est également réjoui de l'organisation de ce séminaire qui permettra aux députés d'acquérir des informations dans un domaine très sensible afin de lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme et le blanchiment des capitaux.

Après avoir remercié le bureau de l'Assemblée nationale et les députés nationaux pour leur présence, la présidente de la CENTIF-Niger, Mme Sanady Tchimaden Hadattan a, dans son mot introductif, dit que ce séminaire vient à point nommé, coïncidant avec les travaux de la première session de la deuxième mandature. Ce qui permettra estime-t-elle, aux honorables députés nationaux de comprendre les enjeux ainsi que la démarche mondiale, communautaire et nationale en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). La président de la CENTIF-Niger a en outre rappelé que les phénomènes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme sont devenus des préoccupations à l'échelle internationale du fait de leurs impacts néfastes dans les domaines économique, financier, monétaire, politique, social et sécuritaire.

«Le blanchiment des capitaux issus du trafic de drogue, de la corruption, du trafic des personnes, de la prise des otages, du trafic des armes, de la fraude fiscale sans être exhaustive, favorise les activités criminelles qui constituent de nos jours la principale menace pour la paix dans le monde, voire l'existence même de nos Etats », a déclaré Mme Sanady Tchimaden Hadattan. Aujourd'hui devait-elle ajouter, hormis les pertes en vies humaines, la lutte contre ces fléaux engendre des dépenses énormes pour l'Etat au détriment des dépenses sociales de base, compromettant ainsi tous les efforts de l'Etat dans la recherche du bien être de la population. Sur le plan économique, les phénomènes de blanchiment de capitaux et de financement de terrorisme, portent atteinte à l'intégrité du système financier, favorisent une concurrence déloyale entre les acteurs du marché, perturbent les structures de prix.

«Face à l'ampleur de plus en plus grandissante de cette situation, les Nations Unies avaient créé le Groupe d'Action financière (GAFI) lors du sommet du G7 à Paris (France) en 1989 » a rappelé la présidente de la CENTIF. Ainsi, le GAFI a adopté 40 recommandations à l'intention des pays membres des Nations Unies pour lutter contre le blanchiment des capitaux et huit (8) autres recommandations spéciales pour la lutte contre le financement du terrorisme. Conscients des dangers que représentent ces fléaux, les pays de l'Afrique de l'ouest, notamment les pays membres de la CEDEAO ont selon Mme Sanady Tchimaden Hadattan, fournis des efforts en la matière en adoptant des mesures relatives à la LBC/FT se basant toujours sur les recommandations internationales. Cet engagement s'est traduit par la décision des chefs d'Etats de créer le Groupe Intergouvernemental de lutte contre le Blanchiment d'Argent en Afrique de l'Ouest (GIABA) depuis l'an 2000 dont le but est d'encourager et de coordonner les efforts en matière de Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au niveau régional.

Au niveau national, la présidente de CENTIF-Niger a révélé que les autorités nigériennes ont internalisé la loi uniforme de l'UEMOA relative à la LBC/FT en promulguant la loi N°2004-41 du 08 juin 2004 sur la lutte contre le blanchiment des capitaux, et la loi N°2010-05 du 21 janvier 2010 modifié par la loi 2012-26 du 02 mai 2012, portant lutte contre le financement du terrorisme. C'est en prenant en compte cette loi que le gouvernement a mis en place la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) par décret N°2004-262 /PRN/MEF du 14 septembre 2004. Il noter qu'au cours de cette journée, les députés ont suivi une présentation de M. Cheikh Mouhamadou Bamba sur le cadre général de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ainsi que la réaction mondiale contre la criminalité financière. Il y a eu ensuite une présentation faite par M. Mamane Habou Hamidine, magistrat, membre de la CENTIF-Niger sur le dispositif national de la lutte contre les fléaux. Enfin le colonel des Douanes, Souleymane Dourhamane, également membre de la CENTIF-Niger a présenté le dispositif institutionnel au Niger.

Seini Seydou Zakaria(onep)

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