Après avoir participé au 16ème forum de Doha 2016, le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, prend part, à Istanbul, en Turquie, au Sommet Humanitaire Mondial. Ce Sommet, d'une importance capitale pour le monde, est axé sur le thème principal "comment pouvons-nous agir ensemble pour créer un monde plus sûr et plus humain". Cette rencontre marque "un tournant majeur dans la manière dont la communauté internationale prévient la souffrance humaine".
En effet, jusqu'à un passé récent, la communauté internationale avait tendance à observer et attendre la souffrance extrême des populations avant de se décider à agir. Cette façon permissive de faire ayant montré ses limites, un certain réajustement est venu s'imposer de lui-même. D'où la pertinence de ce sommet qui vise à "améliorer la manière globale de répondre aux crises humanitaires provoquées par les conflits et le changement climatique".
De cette première rencontre humanitaire mondiale, est attendue une série "d'actions et d'engagements concrets" à même d'aider les pays à mieux se préparer à affronter les crises, à définir une nouvelle approche pour gérer les déplacements forcés et garantir des sources de financement fiables pour répondre à toute éventualité.
A travers des Tables-rondes aux thèmes aussi variés que multiples, la communauté internationale planchera sur la dose de volonté politique à déployer pour prévenir ou faire cesser les conflits; l'amélioration des conditions de vie des peuples, sans discrimination aucune; la création de richesses en lieu et place des aides intermittentes, etc.
Pour le Président Issoufou, "la décision de la communauté internationale de se pencher sur les questions humanitaires tombe à point nommé, au regard des situations d'urgence humanitaire toujours plus nombreuses dans le monde. Les variations climatiques, les crises alimentaires et énergétiques, les épidémies et risques naturels, le sous-développement, l’exclusion, les inégalités, les conflits d'origine ethnique et ceux liés à l'intolérance religieuse, provoquent des tragédies humanitaires qui affectent un nombre croissant de personnes, notamment dans les pays les plus pauvres du monde, faisant passer les coûts des actions humanitaires de deux milliards de dollars il y a 10 ans, à plus de 24 milliards de dollars aujourd'hui".
Quelle sera donc la solution face à ces multiples défis qui bravent l'humanité et anéantissent les efforts de développement des Etats ? Le Président Issoufou, en se basant sur les leçons des dysfonctionnements et les insuffisances observés dans les réponses humanitaires, propose que les nouveaux mécanismes envisagés mettent l'accent sur la rapidité d'intervention, la détection précoce des situations potentielles de crise humanitaire, l'implication des acteurs locaux, la prévention et la résilience des populations affectées.
En un mot, il faudra désormais faire preuve d'anticipation et d'engagement rapide. Et au Président Issoufou de rappeler la sagesse populaire qui nous enseigne que "lorsque vous donnez un poisson à manger à un être humain, 'Vous le nourrissez l'instant d'un repas, mais lorsque vous lui apprenez à pécher, vous l'aidez à se nourrir toute sa vie".
Tout est dit, en peu de mots. La communauté internationale, au lieu d'intervenir sporadiquement avec ses solutions clés en mains, se doit dorénavant d'associer, aux secours d'urgence, les réponses aux questions de résilience des populations affectées. "Il faut éviter la récurrence des situations d'urgence et s'attaquer aux causes profondes à l'origine de ces situations. Les causes les plus communes sont les conflits armés et les catastrophes liées au changement du climat et à sa variabilité’’.
Se contenter de l'assistance humanitaire, quelle que soit son ampleur, c'est s'attaquer aux symptômes sans guérir le mal. Il faut donc s'attaquer aux causes profondes à l'origine des situations de crises humanitaires. Il nous
faut mettre en œuvre des politiques de développement visant à réduire les inégalités et à procurer des emplois et des revenus aux plus pauvres, avec une attention particulière aux jeunes.
Pour le cas précis du Niger, le Président Issoufou a indiqué que son pays a mis en place un cadre institutionnel efficace dénommé Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises. Il souhaite simplement que la communauté internationale appuie le Niger dans la création d'un Fonds d'Urgence National afin de répondre rapidement aux besoins les plus pressants, dès les premières heures qui suivent l'émergence d'une crise.
"Le Niger, quant à lui, mettra tout en œuvre pour la poursuite des objectifs convenus avec les partenaires, afin de faire face, de façon encore plus efficace, aux problèmes humanitaires qui se posent à lui, en continuant à investir davantage dans l'amélioration des conditions de vie des populations. Le Niger est convaincu que l'instauration d'un monde plus juste et plus humain nécessite une autre gouvernance politique et économique mondiale".
Il ne reste plus qu'à souhaiter que les pertinentes recommandations et résolutions de ce Sommet n'aillent prendre un sommeil à durée indéterminée dans les profondeurs des immenses tiroirs onusiens.
