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53ème anniversaire de l’Union Africaine (UA) : 53 ans après, d’énormes défis attendent d’être relevés
Publié le vendredi 27 mai 2016   |  Onep




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L'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), créée le 25 mai 1963 à Addis-Abéba en Ethiopie, avec 32 Etats membres, et remplacée plus tard en 2002 par l'Union Africaine, a célébré, mercredi dernier, ses 53 ans. L'Organisation de l'Unité Africaine, faut-il le rappeler, était née des aspirations légitimes des peuples africains pour la liberté, l'égalité, la justice et la dignité. Les objectifs premiers visés par les pères-fondateurs étaient la promotion de la fraternité, de la solidarité et de la coopération entre les Etats, ceci dans le respect de l'unité, de l'éthique et des différences nationales.

La création de l'OUA tire sa source de la nécessité qui était apparue aux Chefs d'Etat de l'époque, de poursuivre l'œuvre de consolidation de la paix et de la sécurité par la création d'un cadre normatif et institutionnel de prévention, de gestion et de résolution des conflits et des crises, ainsi que de la réduction significative de guerres fratricides et de conflits inter-ethniques.
Et c'est le cas de saisir l'opportunité de cette célébration de l'anniversaire de la création de l'Organisation pour rendre un hommage mérité aux grandes figures du Panafricanisme, tels que Jomo Kenyatta, Kwame Nkrumah, et Julius Nyerere, qui, avec abnégation et sacrifice, s'étaient opposés à la colonisation et l'oppression étrangères, en se battant pour les indépendances des peuples africains.

'''Afrique doit s'unir ou périr», avait prévenu Kwame Nkrumah. Et ce grand visionnaire avait raison ! Mais à l'époque déjà, certaines oreilles étaient très loin pour l'entendre et le suivre dans cet élan d'union intégrale du Continent.

Et voilà que, le 25 mai 1963, les dirigeants de 32 nouveaux Etats africains se réunissaient à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour créer l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Le choix du lieu de la conférence n'est pas gratuit. En effet, l'Ethiopie offre une garantie d'indépendance vis-à-vis des pressions extérieures comme le seul pays africain ayant résisté à la colonisation après une lutte contre l'Italie et conduite par l'empereur Hailé Sélassié.

Un départ quelque peu biaisé...
Il n'empêche que les 32 dirigeants présents à Addis-Abeba adoptèrent la loi cadre dite Deferre-Boigny, qui consacre le morcellement de l'AOF et de l'AEF, sachant bien que tous que ces petits Etats hérités de la colonisation n'étaient pas viables en l'état. Fondée sur le respect du principe l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation, l'Organisation de l'Unité Africaine n'aura plus qu'à gérer des crises. Car s'en est suivie l'Afrique des coups d'Etat et des guerres civiles. Toutes choses qui n'ont eu pour effet que de reporter aux calendes grecques les objectifs du développement au sein du Continent.

Ce qui a fait dire, quelques décennies plus tard, à Emmanuel Nkunzumwami, analyste politique et auteur de "La Nouvelle Dynamique Politique en France", que ''l'Afrique n'a pas manqué de rêve, mais elle continue de pécher par irréalisme dans un monde qui évolue à une vitesse telle qu'elle se perd dans les ''palabres'', sommets après sommets, pour se construire une identité politique, économique et culturelle, sans y parvenir''.
Pourtant, à la création de l'OUA, la voie à suivre pour l'atteinte des objectifs de développement du continent était déjà bien perçue par certains leaders de l'époque. En effet, dans l'allocution qu'il prononçait, lors du sommet d'Addis Abeba le 25 mai 1963, Nkrumah disait : ''Nous sommes entrés dans l'âge où la science a transcendé les limites du monde matériel, où la technologie a envahi les silences mêmes de la nature. Le temps et l'espace ont été réduits au rang d'abstractions sans importance... Le monde n'avance plus au rythme des chameaux ou des ânes ! Nous ne pouvons plus nous permettre d'aborder nos problèmes de développement, de besoin de sécurité au rythme lent des chameaux et des ânes. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser subsister la brousse envahissante des attitudes désuètes qui nous freinent dans notre marche vers la réalisation la plus complète et vers l'élévation constante du niveau de vie du peuple''. Là aussi ne l'a pas assez écouté.

Des résultats mitigés...
Qu'à cela ne tienne, l'OUA, devenue l'Union Africaine (UA), continue d'être un instrument politique et diplomatique indispensable à l'émancipation politique et économique du Continent. Certes, 53 ans après, des pas importants ont été franchis, mais beaucoup de défis demeurent. Aujourd'hui, force est de constater que l'un des principaux défis à relever par le Continent porte sur la création des conditions pour répondre à la demande de sa population, estimée actuellement à 1,4 milliard d'habitants, et qui pourrait atteindre deux milliards d'ici à l'an 2050.

Un autre défi majeur, c'est l'instauration d'un climat de paix et de sécurité durable dans nos pays. L'Union Africaine doit relever le défi du renforcement de la sécurité sur l'ensemble du Continent dans le contexte actuel où la montée du terrorisme est devenue la menace numéro un de l'Afrique. S'y ajoutent évidemment la lutte contre la pauvreté et l'accentuation des efforts d'intégration économique des États membres.

Des perspectives encourageantes...
Mais il faut aller de l'avant, et l'espoir demeure. Il est fondé sur l'Agenda 2063, Vision et Aspiration Africaines" adopté à Addis-Abeba le 31 janvier 2015, lors du sommet des Chefs d'Etats et de Gouvernement du Continent, et qui ambitionne d'apporter une des grandes solutions aux problèmes qui touchent l'Afrique. En effet, ce programme ambitieux prévoit, entre autres, ''la promotion de la croissance inclusive et du développement durable, l'intégration et l'unité politique fondées sur les principes de la bonne gouvernance, la démocratie, le respect aux droits de l'Homme, la justice et l'Etat de droit, la paix et la sécurité, de façon à faire de l'Afrique un partenaire fort et influent, et un acteur mondial''.

S'exprimant sur cette question à l'occasion de la commémoration de ce 53ème anniversaire de l'Organisation, le ministre malien en Charges des Affaires Etrangères, M. Abdoulaye Diop, a énoncé les perspectives qui s'annoncent dans la consolidation de l'Unité Africaine à travers notamment l'Agenda 2063. ''Après avoir atteint ses objectifs principaux, l'OUA a cédé la place à l'Union Africaine en vue d'accélérer le processus d'intégration économique et politique du Continent. Dans cette perspective, la conférence des Chefs d'État et des Gouvernements de l'Union Africaine a adopté l'agenda 20-63 lors de la 24ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d'État tenue en janvier 2015 à Addis-Abeba. L'agenda 2063 est à la fois une vision et un plan d'action qui visent à construire une Afrique en paix, prospère et unie, fondée sur des valeurs partagées, mais également sur un destin commun. L'agenda 2063 s'appuie sur les piliers suivants: un Continent intégré, politiquement uni, basé sur les idéaux du panafricanisme; une Afrique dotée d'une entité et d'un patrimoine commun. Pour l'atteinte de ces objectifs, nous devons nous appuyer sur les immenses potentialités du Continent pour bâtir une économie transformatrice et résiliente qui s'adapte aux mutations et résiste aux crises'', a souligné M. Abdoulaye Diop.

Assane Soumana(onep)

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