Une mission conjointe du Gouvernement du Niger, de l'Agence norvégienne pour le développement international (NORAD) et de l'UNICEF, conduite par la représentante de l'UNICEF au Niger Viviane Van Steirteghem a effectué dans la région de Maradi, une visite de travail de 48 heures. La mission comprend également, le secrétaire général du Ministère de l'enseignement secondaire et celui de l'enseignement primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des langues Nationales et de l'Education Civique, le Conseiller près de l'Ambassade de Norvège au Niger sis à Abuja au Nigéria, M. Steindal Asgeir, la conseillère en éducation à l'Agence norvégienne pour le développement international (NORAD), Mme Ruud Elin.
Il s'agissait pour cette mission, de visiter les infrastructures appuyées par le projet de coopération entre la Norvège et l'UNICEF dans le secteur de l'éducation dans la région de Maradi. Le but de l'UNICEF est de transformer la vie de tous les enfants à travers la promotion d'une éducation de qualité et l'apprentissage pour toutes et tous.
La mission s'est d'abord rendue à l'école primaire Diori 1 qui héberge des élèves vivants avec un handicap et soutenus par l'UNICEF à travers Handicap international. L'UNICEF appuie la formation des élèves malentendants. Sous la bannière de l'organisation Handicap International, l'Ecole Diori 1 a bénéficié de la construction des rampes d'accessibilité, l'aménagement des tableaux pour permettre aux personnes vivant avec l'handicap de s'en servir, la construction des latrines, la formation des enseignants et des parents d'élèves vivant avec handicap dans l'accompagnement et du matériel pédagogique adapté.
Quelques doléances ont été soumises à la représentante de l'UNICEF au Niger notamment en ce qui concerne le cursus scolaire des malentendants. Ces requêtes sont entre autres, la dotation en matériel didactiques appropriés pour ce type d'enseignement, la formation des enseignants au niveau du secondaire.
L'école primaire de Danja a constitué la seconde étape. Elle compte 32 élèves qui fréquentent l'école passerelle. La délégation à eu droit à une visite guidée dans l'établissement. Les besoins exprimés par la directrice de cette école sont, la construction des salles de classe en matériaux définitifs ; la clôture de l'école ; l'insuffisance des table bancs. Le Collège d'Enseignement Général de Jirataoua a constitué la troisième étape. Un établissement qui compte 881 élèves dont 348 filles et qui fait face à une mauvaise fréquentation des élèves à cause de l'éloignement des hameaux qui alimentent l'école. L'UNICEF, l'Etat du Niger et l'ONG Aide et Action sont les principaux intervenants dans cette école. La construction de la clôture et des classes en dur, la construction des latrines, la mise en place d'une bibliothèque, tels sont les doléances émises par les responsables de ce collège.
Une importante réunion entre les membres de la délégation, les responsables de l'éducation et les autorités locales a eu lieu autour de ce qui constitue le goulot d'étranglement de la scolarisation de la jeune fille. Après une présentation de l'alliance Communale pour la Scolarisation des filles qu'elle dirige, Mme Abass Mariama a indiqué l'intensification de leurs actions dans 42 écoles dont le nombre de filles est inférieur à 50% en vue du renversement de la tendance. Des échanges ont eu lieu autour des contraintes qui empêchent aux jeunes filles de poursuivre leur cursus scolaire répertoriées par les responsables scolaires de Jirataoua. Il s'agit entre autres du mariage forcé, de la crainte de grossesse non désirée, de l'éloignement du collège, des mauvaises interprétations de la religion. A tous ces problèmes, des pistes de solutions ont été données.
A Maijirgui dans le département de Tessaoua, c'est le collège de cette localité qui a été visité par la délégation. Un collège dans lequel l'UNICEF a expérimenté le système d'attribution de bourses aux jeunes filles pour les maintenir à l'école. Ce projet est né en 2013. 63 filles sur 133 ont été admises en 6ème. Aujourd'hui, 34 filles sont en classe de 3ème soit un taux de réussite de 54% et des 70 autres filles non sélectionnées, aucune n'est parvenue en classe de 3ème. D'où l'importance de cet appui.
En donnant ses impressions après ces visites, la représentante de l'UNICEF au Niger Viviane Van Steirteghem a exprimé sa satisfaction notamment dans la récupération des élèves qui étaient hors du système scolaire à travers l'école passerelle. Pour elle, le taux de succès est très convainquant à Jirataoua. Les discussions avec les groupes qui travaillent dans la scolarisation de la jeune fille ont permis d'aboutir à des solutions concrètes à mener vis-à-vis du corps enseignant et surtout vis-à-vis des parents pour appuyer la scolarisation de la jeune fille et sa poursuite.
Concernant l'expérience pilote, celle d'attribution de bourse aux élèves filles (12000 FCFA par trimestre pour l'élève et 45.000FCFA pour la famille d'accueil) qui n'ont pas de collège de proximité pour les maintenir dans le système éducatif jusqu'au niveau BEPC, Viviane Van Steirteghem dira que la bourse permet à la fois de motiver les parents d'accueil de la jeune fille et un peu d'argent de poche pour l'élève. «Le corps enseignant nous a confié que ce système de bourse a fait une différence significative car aujourd'hui ils voient la parité entre filles et garçons arriver à grand pas et au-delà des filles boursières, ce système a eu un impact sur d'autres familles qui même si leur fille n'a pas de bourse facilitaient la continuité de sa scolarité.» a-t-elle affirmé.
Le Conseiller près de l'Ambassade de Norvège au Niger sis à Abuja au Nigéria, M. Steindal Asgeir a pour sa part indiqué que la Norvège est en partenariat avec le gouvernement du Niger et leur mission s'inscrit dans le cadre de la supervision des investissements faits dans le cadre de cette coopération. « Nous avons eu de très bonnes impressions » a-t-il dit, avant d'ajouter que la priorité pour la Norvège est l'éducation en général, et surtout l'éducation de la jeune fille. Monsieur Steindal Asgeir estime que les échanges qu'ils ont eu avec les filles boursières, leurs parents biologiques et les familles d'accueil de Jirataoua leur ont permis de mieux comprendre comment ces bourses sont utilisées. Il a enfin précisé que la Norvège continuera à travers ses partenaires à soutenir le Niger en matière de l'éducation.
Pour, le secrétaire général du Ministère de l'Enseignement primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues nationales et de l'Education Civique, M. Anounou Yacoubou, cette coopération est très bénéfique pour le Niger car elle touche aussi la formation des enseignants contractuels sans formation initiale et bientôt aura lieu sur toute l'étendue du pays une formation des professeurs de Math et physique. Au nom de son ministre, il a remercié l'UNICEF et la Coopération Norvégienne pour tous les appuis apportés à notre système éducatif. Il a affirmé enfin que les régions de Zinder, Tahoua et Agadez sont aussi touchés par cet appui.