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Vente du pétrole brut nigérien - Les 50-50 entre la Sonidep et la CNPC : un complot contre le peuple ?
Publié le mardi 31 mai 2016   |  Le Canard Déchaîné


Non
© Autre presse par DR
Non respect par la CNPC et ses sous traitants du protocole d’accord signé le 08 mai 2014 : Le syndicat national des travailleurs du pétrole monte au créneau


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Ils ne s’imaginent pas si bien dire ceux qui pensent que le Président Issoufou Mahamadou est très mal encadré. Au sein même du groupe dit des « caciques », il y a de piètres et minables affabulateurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Chaque jour que Dieu fait et à chaque fois qu’ils ont l’occasion d’agir, ils ne manquent jamais de cracher une ignominie qui a pour conséquence de paupériser davantage le peuple et de faire reculer un peu plus le pays sur l’échiquier mondial. C’est exactement ce qui est aujourd’hui en train de se passer avec cette scabreuse et incompréhensible affaire entre la SONIDEP et la CNPC.
L’affaire elle-même est très claire, très compréhensible : le pays traverse une période inédite de sécheresse financière et il faut à tout prix y trouver une issue ; c’est dans ce cadre que l’on a imaginé de liquider une partie des prérogatives de la SONIDEP à la multinationale chinoise. En effet de son installation à nos jours, jamais le Guri system n’a pas fait face à une crise financière si ce n’est en cette période post électorale. Que voulez-vous ? Miné par une incapacité notoire à trouver des arguments plausibles pour mobiliser l’électorat en sa faveur, le Guri system s’était trouvé dos au mur, obligé d’user de moyens anticonstitutionnels : la fraude, l’achat de conscience et la mise à l’écart des opposants les plus en vue par des procès taillés sur mesure. Pour une large part, l’argent du contribuable a été dilapidé pour l’entreprise de démolition des autres formations politiques et l’achat de leur électorat mis en branle. Par des pratiques où l’argent circulait à flot, le Guri a pu s’attacher la sympathie des pauvres Nigériens qui ne pouvaient malheureusement pas dire non quand on sait l’extrême état de pauvreté dans lequel ils végètent. Pendant ce temps, les barons eux mènent un train de vie extraordinaire avec des investissements individuels et personnels qui prennent le pas sur les affaires de l’Etat. Comment voudriez-vous qu’il n’y ait pas sécheresse financière ? Comment voulez-vous que les marmites ne soient pas vides ?
Ceci dit, il y a donc urgence à trouver de l’argent pour ne pas perdre la face car il représente le seul argument qui prévaut avec le Guri system. Après avoir effectué des descentes sporadiques infructueuses chez des présidents amis et camarades, le Président Issoufou Mahamadou a fini par ranger ou égarer son avion présidentiel. La solution se trouve à l’interne, ici au Niger et nulle part ailleurs. C’est dans la droite ligne de recherche de cette solution « Sésame, ouvre toi » que le Président et son entourage immédiat ont pensé à la liquidation de la SONIDEP. Eh oui ! Une liquidation pure et simple car, céder 50% à la CNPC pour une société qui a déjà maille à partir avec la SORAZ, c’est la déstructurer profondément. Avec des arriérés et autres impayés à la SORAZ, avec des sorties de fonds intempestives pour répondre aux sollicitations des politicards et aux exigences des normes politiques occultes, la SONIDEP a franchement assez enduré. N’eut été le pragmatisme dont a fait preuve son jeune directeur, cette société aurait déjà été reléguée aux oubliettes.

Pourquoi avoir choisi la SONIDEP comme bête à sacrifier ? Du reste, pourquoi avoir entretenu un flou artistique autour de cette affaire ? Une véritable énigme qui échappe même à certains ministres concernés de plein droit par cette question. Décision hautement secrète prise dans le plus grand secret à l’issue d’une réunion elle-même secrète tenue dans le secret des locaux secrets de la Présidence. Ainsi a-t-on voulu tout faire pour que cette affaire se passe très vite et à l’insu de personne. Pourtant, plusieurs expériences sont en train de démontrer aux Guristes que leur pouvoir est tellement infiltré qu’il ressemble à une béante passoire. En témoignent toutes ces affaires qu’ils pensent avoir traité dans le plus grand secret et qui éclatent comme des ballons exagérément gonflés. Très vite, voilà la lettre même signée par le super ministre Foumakoye qui atterrit dans les mains de qui vous savez. Déjà éclaboussé par cette affaire de fraude où son enfant figure en tête de la liste qu’il a proposée pour le recrutement des agents de santé, le voilà trempé jusqu’au cou dans cette autre affaire extrêmement grave ; aussi gravissime que cette indélicatesse qui avait emporté en son temps Sieurs Ouhoumoudou et Kalla. Foumakoye va-t-il pour sa part rendre le tablier? Car cette rétrocession ressemble plus à un complot ourdi sur le dos du Niger qu’à une affaire commerciale. Aucune consultation au préalable ni de l’opinion publique ni des acteurs concernés au premier chef; aucune négociation ; aucune étude pour mesurer l’ampleur des avantages et inconvénients d’une telle décision. C’est ce qu’on appelle une affaire au sommet de l’Etat.

Sur un autre angle dans lequel « le singe ressemble bien à l’homme », cette affaire prend l’aspect d’un pur règlement de compte. Comme on le sait, le poste de direction de cette société est une place de prédilection très recherché. Le jeune directeur en sait quelque chose au vu des bousculades et autres coups montés pour le faire partir de ce poste. Pour cette fois, les visées parait-il, sont très grandioses et même teintées d’un brin d’hypocrisie. Au demeurant ce qui se passerait dénote de cet autre aspect de la crise de génération qui mine le PNDS Tarraya. En effet entre autres futures crises qui causeraient la dispersion annoncée et inéluctable de ce parti, il y a ces tiraillements entre « caciques » et « jeunes générations ». Un premier cas a déjà été enregistré avec le départ aujourd’hui très regrettable d’Ibrahim Yacouba du PNDS. Foumakoye en était à la base. Serait-il encore trempé dans cette affaire qui vise à délester la SONIDEP de la réalité de ses forces et prérogatives ? Peutêtre qu’il aurait cherché à s’emparer de ce poste (pour un proche) ou pour augmenter davantage ses forces ou pour amoindrir les forces du directeur qui est déjà élu député dans son fief ? N’oublions pas que ces gens, « ces caciques » sont réfractaires à l’émergence de la jeunesse autour d’eux. De surcroît, la première victime ayant quitté est un ami très proche du directeur. Dans tous les cas, il y a bien anguille sous roche. Cette affaire est loin d’avoir livré tous ses secrets car on ne voit pas au nom de quoi l’on sacrifierait notre pays ainsi aux Chinois. Wait and see.

MAI SAMARI

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