Dans un communiqué signé mardi 31 mai 2016 de Mohamed Moussa, un conseiller du premier ministre en charge des questions relatives aux partenariats publics-privés, les autorités nigériennes ont réaffirmé leur engagement stratégique avec le groupe français Bolloré, sur le projet de construction du chemin de fer qui reliera Niamey (capitale du Niger) à Cotonou au Bénin.
Pourtant, selon des propos rapportés par Bloomberg, le même M. Moussa indique que cette concession accordée au groupe français qui gère plusieurs ports maritimes et secs ainsi des concessions de chemin de fer (Cameroun, Côte d’Ivoire), ne constitue pas un frein pour le développement d'un projet parallèle, qui avait été accordé à Geftarail une autre entreprise française, car les deux projets ne couvrent pas le même périmètre. « Si Geftarail veut construire son chemin de fer, il est le bienvenu. Son intervention ne se positionne pas en concurrence avec celle de Bolloré », a-t-il fait savoir
Au mois de novembre 2015, Geftarail avait saisi le tribunal arbitral international de Paris, sollicitant un arrêt des travaux par le groupe Bolloré, au motif que celui-ci constituait une violation de sa concession obtenu en 1999. Selon un accord qui a été trouvé récemment, Geftarail a décidé de suspendre la procédure d'arbitrage et obtenu, en échange, que le Niger plaide auprès du Benin, pour qu’il avalise lui aussi, l'accord de 1999, qui l'autorise à construire un chemin de fer reliant le Burkina-Faso, le Benin et le Niger.
On se souvient aussi que le groupe Pétrolin basé au Benin, avait obtenu une décision de la Cour d'Appel de Cotonou, qui disposait que les travaux entrepris par Bollore Africa Logistics et les agissements de l’Etat béninois étaient constitutifs de voie de fait. Elle ordonnait la cessation de tous travaux entrepris sur le site de l’OCBN à Cotonou, sous astreinte de cent millions (100 000 000) de francs CFA par jour de résistance.
Sur le terrain, Bolloré semble être celui qui a le plus avancé. Il revendique déjà près de 140 kilomètres d'avancement dans les travaux. Depuis qu'il avait obtenu sa concession en 1999, Geftarail a eu du mal à mobiliser les 11 milliards $ pour financer le projet. Toutefois, des investisseurs chinois sont annoncés sur le projet. Chez Petrolin, on se dit serein car la justice a déjà tranché.