Ouverture de l’atelier de restitution des données sur la traite des personnes : Améliorer les pratiques en matière de flux d’informations sur la traite des personnes et aider à la prise de décisions
La secrétaire générale du Ministère de la Justice, Mme Maïga Zeinabou, a présidé hier, à Niamey, l'ouverture de l'atelier de restitution des données sur la traite des personnes. La cérémonie a enregistré, entre autres, la présence du représentant du Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD) et celle du représentant la Délégation de l'Union Européenne au Niger.
La tenue du présent atelier répond à plusieurs constats. En effet, les actions menées par l'ensemble des acteurs au Niger sur la traite des personnes ne sont pas nécessairement capitalisées au niveau central. De plus, certaines structures ne disposent pas d'outils pour enregistrer les différents cas de traite, laissant tout un pan d'informations pertinentes non exploitées. Il existe pareillement des disparités dans la qualification des faits entre les différentes régions.
Cette rencontre devra donc permettre aux participants de faire des propositions pour améliorer les pratiques en matière de flux d'informations sur la traite des personnes au Niger et, d'aider à la prise de décisions. Les discussions et conclusions serviront de terreau à la construction d'un système de collecte de données, permettant l'échange d'informations et la production de rapports statistiques fiables sur la traite des personnes, au profit des structures en charge du fléau.
Dans son allocution d'ouverture, la secrétaire générale du Ministère de la Justice a souligné que son département ministériel, à travers l'Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes, et en collaboration avec le Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires, a recruté deux (2) consultants nationaux ayant particulièrement les missions de faire un état des lieux exhaustif de la situation de référence en matière de collecte et de partage de données sur la traite des personnes au Niger; de concevoir la structure de la base de données sur la traite des personnes ; et enfin d'établir une feuille de route pour son développement ainsi que son déploiement. Ces travaux ont été conduits sur la base d'entretiens réalisés dans six (6) régions du pays, à savoir Niamey, Agadez, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder.
''Cette assemblée devra nous permettre d'enrichir le travail de qualité effectué par nos consultants. Il faut rappeler que cette consultation a été la première étape du processus de la conception d'une base de données, et qui nous permettra de disposer d'une situation de référence et d'un canevas pour un système centralisé de collecte de données sur la traite des personnes'', a dit la secrétaire générale du Ministère de la Justice.
Elle a en outre précisé que la conception d'une base de données sur la traite des personnes s'inscrit dans le cadre des objectifs de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). En effet, il a été recommandé aux Etats membres de se doter de statistiques fiables permettant d'apprécier les principales tendances de la traite des personnes. Cette base de données permettra non seulement de stocker en un même lieu l'intégralité des informations relatives à la traite des personnes sous toutes ses formes, mais aussi de créer une synergie d'actions entre les nombreux intervenants. Ainsi, dans le cadre de l'exécution du plan d'actions national que le Gouvernement du Niger a adopté le 22 juillet 2014, il revient à l'Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes d'assurer sa mise en œuvre.
Quant au représentant du Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD), M. Lamine Daffé, il a indiqué dans son discours qu'au début des années 1990, il y a eu une prise de conscience des pratiques conduisant des individus mal intentionnés à recruter des candidats à la migration en vue de les exploiter, une fois arrivés dans le pays de destination. Cette prise de conscience a été suivie de la formulation et de l'adoption de textes juridiques d'une valeur contraignante variable, et de la création d'instruments pour guider les Etats dans la mise en œuvre des orientations proposées par ces textes.
Au lendemain de la ratification de ces textes par la plupart des Etats du Protocole des Nations Unies, il y a eu une vague de mouvements législatif conduisant les Etats à incorporer des dispositions dans leur arsenal juridique pour prévenir la traite, protéger les victimes et punir les auteurs de cette infraction grave, a-t-il indiqué.