Indiscipline et désordre. A eux seuls, ces deux vocables suffisent pour dresser le topo caractéristique de la circulation, ces derniers temps, à Niamey. En fait, de tous temps, nous nous sommes toujours très mal débrouillés, côté circulation. On se croirait dans une jungle où les usagers les plus ‘’réglos’’ paient à chaque coin de rue les conséquences de l’incurie des mauvais conducteurs. Je parle de ceux-là qui, en plus de bafouer royalement toutes les règles du Code routier, ‘’roulent’’ aussi sur les principes moraux qui imposent la bonne conduite que toute âme sensée doit observer à l’égard des autres.
L’incivilité des uns et l’arrogance des autres sont telles qu’elles peuvent vous donner des urticaires en pleine circulation. Car il est proprement irritant de vivre ces scènes chaotiques auxquelles l’on assiste quotidiennement en certains points névralgiques de la ville où, mine de rien, des chauffards provoquent l’impasse par des manœuvres à la limite de l’irresponsabilité.
Ce qui fait le plus rager, c’est de voir, aux heures de pointe où les longues files d’autos et de motos s’allongent à perte de vue, des automobilistes se détacher des rangs pour dépasser les autres, tantôt à gauche, tantôt à droite, créant une troisième rangée sur des routes faites pour n’en supporter que deux. En plus du fait que les auteurs d’une telle pratique brûlent la politesse aux autres restés dans les rangs, ils concourent aussi à perturber le trafic au niveau des intersections. Sous d’autres cieux, de tels indisciplinés seraient verbalisés sans sommation puis renvoyés à leur place, dans les rangs réglementaires et en queue du peloton. A Cotonou, par exemple, les automobilistes qui osent sortir des rangs en dépassant les autres usagers en attente sont cueillis au carrefour par les agents de la circulation qui les somment de faire machine arrière, quelle qu’en soit la distance. Quitte à se réveiller le lendemain matin avec un torticolis spasmodique consécutif à la rude épreuve de la marche arrière.
Franchement, ici aussi, les Policiers doivent sévir sans faiblesse devant une telle pratique. Il faut que ces conducteurs indélicats comprennent qu’en refusant de se ranger dans les lignes comme les autres, ils agissent comme quelqu’un qui vient au guichet d’une banque et qui refuse de se mettre dans les rangs, au mépris des autres clients qui l’ont devancé. Il faut donc que les uns apprennent à respecter les autres, même dans la ‘’jungle’’ de la circulation urbaine.
A l’heure de la révolution culturelle, nous devons bannir certains comportements qui relèvent de l’incivilité. Il nous faut, partout et en toute chose, agir en citoyens modèles et disciplinés. Voilà le changement de comportement attendu de tous et de chacun !