Message du ministre de l’Environnement et du Développement Durable à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement : Préservation des espèces sauvages menacées par le commerce et d’autres pratiques illicites
A l'instar de la communauté internationale, le Niger a célébré hier dimanche 5 juin 2016, la Journée Mondiale de l'Environnement sur le thème : «Tolérance Zéro à l'égard du commerce illicite d'espèces sauvages». Cette tradition, datant de 1972 invite tout le monde à promouvoir une prise de conscience à l'échelle mondiale et à susciter des actions individuelles et collectives pouvant inspirer des changements positifs en matière de préservation et de gestion durable de l'environnement, ainsi que l'adoption de mesures en faveur de la protection de notre environnement. A cette occasion, le ministre en charge de l'Environnement, M. Wassalké Boukari a livré un message dans lequel, il a invité les populations nigériennes à s'investir dans la préservation des espèces sauvages menacées par le commerce et d'autres pratiques illicites.
Selon le ministre en charge de l'Environnement, ce thème, dont le slogan associé est « Libérez votre instinct sauvage pour protéger la vie », est choisi pour d'une part « lutter pour la vie sauvage », et d'autre part, « pour célébrer toutes les espèces menacées et agir pour leur sauvegarde au profit des générations futures ». Il s'agit également, selon les Nations Unies « d'encourager une prise de conscience et une action mondiale pour favoriser la sauvegarde de notre environnement, et encourager par des actions concrètes les personnes du monde entier à agir pour éviter le commerce illicite de produits issus d'espèces sauvages. Ce commerce détruit l'héritage naturel et conduit des espèces entières au bord de l'extinction ».
Selon les Nations Unies a indiqué M. Wassalké Boukari, le commerce illicite de produits issus d'espèces de faune et de flore sauvages constitue le crime environnemental, qui alimente et enrichit les organisations criminelles aux dépens des intérêts nationaux et des communautés. Ce crime environnemental entretient aussi la corruption et l'état d'insécurité dans les zones concernées.
En ce qui concerne le Niger, selon les recensements disponibles, les espèces fauniques les plus menacées sont les Addax, la gazelle dama, les éléphants, le lion, le guépard, l'hyène, l'hippopotame, le lamantin, la loutre, le vautour, la loutre, etc. ; tandis que d'autres espèces ont disparu à l'état sauvage. Il s'agit notamment de l'oryx, de l'autruche, du lycaon. « Cette situation nous interpelle et nous fait obligation d'agir vite et bien pour protéger les seules espèces fauniques sahélo-sahariennes encore vivantes dans la nature », a-t-il déclaré.
C'est conscient de cet état de fait que, le Gouvernement du Niger mène selon le ministre en charge de l'Environnement, des actions pertinentes à travers la création des aires protégées, dont certaines sont classées dans le patrimoine mondial naturel à savoir le Parc National du W, la Réserve Naturelle Nationale de l'Aïr et du Ténéré, la Réserve Naturelle, Nationale de Termit et Tin-Touma (RNNTT), plus grande aire protégée de l'Afrique. Il en est de même pour le projet de création de la réserve naturelle fluviale dans le cadre du programme Kandadji en cours de réalisation avec pour objectif de restaurer l'habitat de l'hippopotame, du lamantin et au-delà favoriser la reproduction des espèces de poisson menacées de disparition.
Aux différentes aires protégées dont, les superficies cumulées dépassent plus de 14% de la superficie du territoire national, le ministre a souligné qu'il faut ajouter les forêts classées, les forêts protégées, ainsi que de nombreux parcs agro-forestiers et ranchs qui constituent des sites potentiels pour la conservation in situ ; et douze zones humides, désignées sites Ramsar, pour une superficie de 4,318 millions d'hectares. Ces zones humides sont des habitats importants pour les oiseaux d'eau migrateurs provenant d'autres pays du monde. En dehors de la création des aires protégées et du classement des sites d'importance écologique, « notre pays s'est également investi dans de nombreuses campagnes d'information et de sensibilisation des populations, de même que dans la responsabilisation et l'implication des communautés locales dans la gestion des aires protégées, et l'application des lois sur la gestion des ressources naturelles » a-t-il ajouté.
Pour le ministre Wassalké Boukari, ces différentes actions ont permis d'empêcher la disparition de certaines espèces emblématiques. Ainsi, les dernières statistiques disponibles font état de la présence de 4592 individus d'éléphants dans l'ensemble du Parc Régional de l'Entente, dont 879 parcourent les paysages du Parc National du W, de 70 lions situés dans et en périphérie de la Réserve Transfrontalière de Biosphère du W, 499 individus de girafes dans la réserve de Biosphère de Kouré et 328 hippopotames dans le fleuve Niger. « Ces efforts restent néanmoins en deçà de ce que nous devons faire et c'est pourquoi nous devons poursuivre la réalisation des infrastructures d'accompagnement et de protection des habitats de la faune sauvage, à savoir la création des retenues d'eau, des postes de surveillance et de contrôle, la délimitation et la signalisation des zones de la faune sauvage et une campagne soutenue d'information et de sensibilisation des communautés sur l'importance de la sauvegarde du patrimoine naturel national », a-t-il ajouté.
Du reste selon le ministre en charge de l'environnement, la protection et la préservation de l'environnement est l'une des priorités du Programme de Renaissance, acte 2 de Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l'Etat. Donc, plus qu'une simple célébration, la journée de lutte contre le commerce illicite des espèces sauvages, constitue à nos yeux une opportunité pour rendre opérationnelle les orientations contenues dans ce programme. C'est pourquoi, il a invité tous les acteurs à joindre leurs efforts à ceux du Gouvernement pour préserver le capital naturel et l'environnement pour le bien-être des populations avant de remercier au nom du Gouvernement les Partenaires Techniques et Financiers, les ONG engagés à leurs côtés pour la préservation de l'environnement.