Le Niger a revu à la baisse le bilan officiel de l'attaque massive menée vendredi par Boko Haram à Bosso dans le sud-est du Niger, de 32 à 26 morts, annonçant avoir tué 55 éléments du groupe islamiste nigérian, selon un communiqué officiel lundi.
"Le bilan actualisé de l'attaque est de 26 morts côté ami dont 24 soldats Nigériens et deux soldats Nigérians, 112 blessés dont 111 militaires et une femme civile", a précisé un communiqué du gouvernement lu à la télévision publique par son porte-parole Assoumana Malam Issa.
Du coté de Boko Haram, "55 morts ont été enregistrés et de nombreux blessés", ont assuré les autorités nigériennes qui n'avaient jusqu'ici pas donné de bilan côté assaillant.
Le précédent bilan de cette attaque annoncée samedi par le ministère nigérien de la Défense faisait état de "trente militaires nigériens et deux militaires nigérians tués" et de "67 militaires nigériens et nigérians blessés".
Par ailleurs, le gouvernement a décrété trois jours de deuil national et réfuté que des combats aient encore lieu: "Contrairement à cette rumeur savamment distillée (...) la ville de Bosso est totalement sous contrôle", a assuré Assoumana Malam Issa qui a affirmé "la volonté" du Niger "de combattre sans faiblesse Boko Haram".
Cette attaque a provoqué un déplacement de milliers d'habitants de Bosso vers "des zones plus sûres", a indiqué de son côté lundi une source onusienne ayant requis l'anonymat.
Dans un communiqué, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de Niamey a souligné lundi que eau, nourriture, abris et soins médicaux étaient "les besoins les plus urgents" pour ces déplacés. Selon Ocha, les missions d'aide humanitaire vers Bosso sont pour le moment "suspendues" pour des "raisons de sécurité".
Vendredi, des "centaines d'assaillants" du groupe Boko Haram avaient "pris le contrôle de la ville temporairement aux cris de Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand, ndlr), avant d'en être "délogés" par des renforts de l'armée le lendemain matin, selon une source sécuritaire nigérienne. Ils ont brûlé des édifices publics et emporté des vivres, des médicaments et des véhicules, a précisé Elhaj Aboubacar, un habitant de Bosso, joint par l'AFP par téléphone.
Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières menées par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est entré en guerre contre les insurgés en février 2015. Le 25 avril 2015, Boko Haram avait anéanti une position militaire sur le lac Tchad, faisant 74 morts, dont 28 civils. Trente-deux soldats avaient également été portés disparus.
Elle intervient alors que la Force multinationale mixte s'apprête à lancer une offensive "décisive" contre Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Bosso est un petit bourg à un jet de pierre du Nigeria dans le bassin du lac où les éléments de Boko Haram se sont installés après avoir été chassés de plusieurs de leurs fiefs dans le nord-est du Nigeria.
En visite dimanche à Bosso, le ministre de la Défense, Hassoumi Massoudou avait estimé qu'il "faudra continuer à se battre, il faudra que cet affront soit lavé, il n'y a rien à faire, il faut que ce soit vengé!", selon des images de la télévision d'Etat diffusées lundi du ministre s'adressant aux soldats de la garnison de Bosso.