Au Niger, le parquet a décidé d’incarcérer le directeur de publication et le propriétaire de l’hebdomadaire « Le Courrier ». Le premier, Moussa Dado, a été inculpé de divulgation de documents provenant d’une perquisition et publication de commentaires tendant à exercer des pressions sur la justice. Quant au second, Ali Soumana, il est inculpé de complicité des mêmes faits. L’imprimeur du journal est également inculpé, mais il a été mis en liberté.
Les documents divulgués portent sur une affaire de fraude dans un concours administratif. Des personnalités du pays auraient fourni des listes de noms à inclure parmi les admis au concours. Les fac-similés desdites listes ont été publiés dans les pages du journal « Le Courrier ». L’affaire avait été révélée par la Haute autorité de lutte contre la corruption.
La justice s’était saisie de cette affaire de fraude et de trafic d’influence. Selon Radio France Internationale, des sources judiciaires affirment que les documents publiés par le journal ont été découverts lors d’une perquisition. Ils avaient été placés sous scellés et constituent des pièces à conviction dans le cadre de l’enquête judiciaire. Leur publication est considérée comme une infraction au code pénal et au code de procédure pénale. Ici, il n’est pas question de la loi sur la presse. Les patrons du journal et l’imprimeur seront jugés dans le cadre d’une procédure de flagrant délit.
L’Ong Reporters sans frontières a d’ores et déjà condamné ce procès, expliquant que les fameux documents confidentiels ne le sont pas car ils ont déjà été utilisés pour le procès des cadres de la Fonction publique impliqués dans ce scandale de fraude.