L’Assemblée nationale a adopté, vendredi 10 juin 2016, la Déclaration de Politique Générale (DPG) du premier ministre Brigi Raffini. C’est par 118 voix pour, 0 contre et 0 abstention que le texte a été adopté après sa présentation par le chef du gouvernement puis sa discussion par les députés.
Les députés de l’opposition ont boycotté la séance de vote après avoir demandé, sans succès, une suspension de séance quelques instants avant la réponse du premier ministre aux interventions des députés. Les députés des deux groupes parlementaires de l’opposition ont par la suite rendu public une déclaration dans laquelle, ils ont affirmé leur rejet du texte présenté par le gouvernement en raison d’une liste de griefs assez acerbes contre la politique qu’entend mettre en œuvre le gouvernement.
Les députés membres des groupes parlementaires de la majorité ont donc validé à l’unanimité la feuille de route du gouvernement pour le second mandat du Président Issoufou Mahamadou.
Le DPG qui présente les grands axes de la politique gouvernementale pour le nouveau quinquennat, reprend pour l’essentiel les promesses électorales du candidat Issoufou Mahamadou ainsi que les grandes lignes de son discours d’investiture. Il s’agit d’un programme dénommé « Renaissance, acte 2 », qui a été articulé autour de 8 axes prioritaires:
1- promouvoir la renaissance culturelle,
2- poursuivre la consolidation des institutions démocratiques,
3- Assurer la sécurité des personnes et des biens,
4- Garantir l’accès à l’eau potable pour tous,
5- Assurer la sécurité alimentaire à travers l’initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens),
6- développer les infrastructures énergétiques et de communication,
7- développer les secteurs sociaux (éducation et santé)
8- promouvoir l’emploi des jeunes.
D’un coût global estimé à quelques 8.225,3 milliards de FCFA sur la période 2016 à 2021, le premier ministre a indiqué que son gouvernement entend tout mettre en œuvre pour la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation de cet « amitieux programme ». Selon les prévisions du gouvernement, le budget sera alimenté à hauteur de 65,40% par la mobilisation des ressources internes et les ressources externes à hauteur de 34,60%.
Ces ressources seront allouées pour la réalisation d’actions et de projets dans les secteurs érigés en priorités pour le développement du pays notamment la sécurité (10%), l’éducation (25%), la santé (10%), le développement rural et la sécurité alimentaire (15%), l’hydraulique rurale et urbaine (9%), l’énergie et infrastructures (10%), les régies financières (1%), le reste (20%) étant alloués aux « autres secteurs ».
Selon le premier ministre, pour la mise en œuvre de la Déclaration de Politique Générale, le gouvernement va élaborer un Programme de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021) qui sera accompagné par des Plans d’actions par ministère. Dans sa déclaration et ses réponses aux questions et problématiques soulevées par certains députés, Birgi Rafini a également annoncé d’autres mesures et réalisations transversales que son cabinet compte mettre en œuvre dans le cadre de l’exécution de son programme.
Il convient de rappeler que l’Assemblée Nationale qui est réunie en session extraordinaire a, auparavant, adopté une loi rectificative des finances soumise par le gouvernement.
La présentation de la DPG, qui a été adoptée en Conseil des ministres le jeudi 2 juin dernier, s’est faite conformément aux dispositions de l’article 76 de la Constitution qui dispose que : «A son entrée en fonction et après délibération du Conseil des Ministres, le Premier Ministre fait une Déclaration de Politique Générale devant l’Assemblée Nationale».